C’est la crise. Et si être chômeur devenait mortel ?
Ne comptez pas sur la société pour vous sauver. Car il n’y a pas d’issue.
J'ai eu la bonne idée, avant de me plonger dans cette nouvelle, d'aller voir si Tchoucky nous disait quelques mots dessus sur son blog. Ce qui était exactement le cas : elle nous y prévient que La pilule n'est qu'une métaphore des difficultés de se faire entendre quand les gens autour de nous sont persuadés de quelque chose et ne veulent pas comprendre qu'ils se trompent, et non pas une critique de la société. Je crois que sans ça, j'aurais pu mal comprendre la nouvelle : non pas qu'elle est mal écrite, mais qu'on a surtout tendance à lire ce qu'on a envie de lire (tiens, encore cette fameuse métaphore ;D).
J'ai beaucoup aimé La pilule. L'horreur de la situation est vraiment captivante : c'est un peu glauque de dire ça mais ce qui arrive au personnage central (qui n'a pas de nom, je crois) est vraiment contre-nature (d'autant plus qu'il est difficile de comprendre pourquoi ça s'applique à son cas) et du coup, l'on se demande comment il va pouvoir s'en sortir. Du coup, j'ai lu la nouvelle d'une traite.
J'ai trouvé que le côté "éliminons les personnes qui freinent la croissance de notre pays" à un côté très dystopique. Du genre où l'on se dit que c'est trop terrible pour se produire réellement dans la vraie vie mais que, pour autant, l'on ne peut s'empêcher de penser "Et si ça se passait réellement ?".
Le personnage principal ne m'a pas vraiment paru attachant, ni sympathique. Cela dit, il faut dire aussi que l'on le rencontre à un bien mauvais moment. Cependant, il m'a beaucoup touchée : c'est difficile de rester insensible en le voyant se débattre pour faire connaître son cas et tenter de s'en sortir, tandis que les gens qui l'entourent ne veulent pas l'écouter. Comme si il était enfermé dans une boîte et que les personnes qui le rencontre le prenne pour un menteur. Cette impression est surtout renforcée par le fait qu'il n'a pas de nom (j'espère que je ne suis pas en train de dire une bêtise) et que du coup, l'on s'idenfie beaucoup plus facilement à lui. C'est d'autant plus terrible que la situation est dramatique et que tout ses amis semblent l'abandonner...
Cette nouvelle est vraiment loin d'être heureuse. Pour tout dire, je n'y ai même pas vu une once d'espoir. C'est assez rare, je trouve, de trouver des textes comme celui-ci dans la littérature : même à la fin de La pilule, il est impossible (ou presque) de se dire "la vie continue".
J'ai apprécié l'écriture de Tchoucky. Elle m'a donné l'impression de s'être investie à 200% dans cette nouvelle qui à un petit arrière goût de vécu. Je suis loin de connaître ce genre de situation, mais j'ai trouvé certains passages de l'histoire vraiment concrets, comme lors de la rencontre avec une amie du couple dans la rue, ce qui ne fait que renforcer le malaise que peut procurer La pilule. C'est bien écrit, d'un ton précis et neutre ce qui encre d'autant plus cette nouvelle dans notre réalité.
La pilule n'est vraiment pas une nouvelle comme les autres. En tout cas, elle est à découvrir (d'autant plus qu'elle est offerte pendant tout l'hivers sur le site de La planète des couleurs) !
[les +] une ambiance sombre, un petit côté dystopique, une possible réalité dérangeante, une narration très "impliquée".
[les -] pour le coup, je n'en vois pas...
Un très grand merci à Tchoucky et à Typy Zoberman des éditions La planète des couleurs pour m'avoir permis de découvrir La pilule.
N'hésitez pas à visiter le site et découvrir les belles valeurs qu'elles défendent !
Du même auteur :
♦ Brèves évasions en Métaphorie ♦ Fragments d'outre-mémoire ♦ La Dame et le Sage ♦ La louve ♦ La pièce montée ♦ L'Arbre ♦ Tranche de vie d'une internaute