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4 octobre 2014 6 04 /10 /octobre /2014 06:15

http://www.legrandt.fr/sites/default/files/styles/image_top/public/spectacles/ggg-ubu-roi-_camille-cayol-christophe-gregoire-c-johan-persson.jpg?itok=-qKceAQx

Nul n’imagine quelle crasse recouvre la moquette moelleuse de l’appartement de cette famille mielleuse. « Merdre ! » À travers le regard du fils adolescent, mèche au front et caméra au poing, les bassesses ne tardent pas à faire surface et les faces lissées à se fissurer. Surgit alors l’énergie primitive et grotesque de l’oeuvre de Jarry : Père et Mère Ubu prennent place, perfides et assoiffés de pouvoir. Mots élucubrés et couteaux acérés deviennent les armes d’une farce ridicule. Traquant sous nos masques d’êtres civilisés nos désirs refoulés, Declan Donnellan fait exploser les conventions avec délectation. Celui qui présentait Dommage qu’elle soit une putain de John Ford en décembre 2012 au Grand T, revient cette fois accompagné d’une troupe de comédiens français avec une relecture inventive et intrépide d’Ubu Roi. Un délice.

 

Avec :

Xavier Boiffier, Camille Cayol, Vincent de Boüard, Christophe Grégoire, Cécile Leterme et Sylvain Levitte.

 

 

Cet été, j'ai eu la bonne idée d'offrir des places pour une pièce de théâtre à une copine. Une très bonne raison de regarder d'un peu plus près le catalogue de la saison de théatre du Grand T, donc ! Résultat, trois pièces à voir, dont celle-là : Ubu Roi.

Nous n'avons pas hésité longtemps avec la petite soeur, Alfred Jarry étant depuis un bon moment l'un de nos auteurs de théâtre phares, il était évident d'aller la voir !

 

Je pense pouvoir parler également pour elle en disant que le début nous a dérouté à un point que nous avons eu vraiment très très peur. Bien que j'avais déjà lu la pièce, je ne m'en souvenais que très vaguement (j'oublie toujours très vite les pièces de théâtre que je lis), du coup, je ne savais plus vraiment à quoi m'attendre et les premières scènes ne me semblaient pas franchement de très bonnes augures : je ne voyais vraiment pas quels liens avec l'histoire elles pouvaient bien avoir...

Puis, au fur et à mesure, l'on comprend où le metteur en scène voulait en venir, et là... nous avons vraiment apprécié la pièce. Les éléments déstabilisants du début apportent en fait beaucoup de force à l'histoire : le fait de ne pas entendre les comédiens renforce le monde d'Ubu roi et les "retours à la vie classique" augmente énormément l'humour de la pièce.

 

La mise en scène est sûremment très lointaine de ce qu'aurait pu imaginer Alfred Jarry, mais, au fond, je suis certaine qu'elle aurait pu lui plaire : j'ai beaucoup aimé la façon dont Declan Donnellan a détourné ce banal repas entre amis pour y faire naître le complot de la couronne manigancé par Ubu. J'ai aimé la façon dont il a utilisé les objets banals de la vie quotidienne pour créer cet univers si loufoque : impossible depuis de regarder un mixeur-plongeur sans penser à cette pièce !

Bref, si vous avez l'occasion de voir cette mise en scène, n'hésitez pas un seul instant !

 

 

N'hésitez pas à me prévenir si le lien ne fonctionne plus....

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10 mars 2012 6 10 /03 /mars /2012 07:00

http://crdp.ac-paris.fr/piece-demontee/images/affiches/le-suicide.jpg

Tout part d’un fait insignifiant. Un homme, en pleine nuit, réveille sa femme parce qu’il est pris d’une subite envie de saucisson. S’ensuit une cascade d’événements rocambolesques, qui aboutit à l’enterrement en grandes pompes de cet être atypique, suicidé courageux dont diverses causes tentent de récupérer la disparition. Mais est-il vraiment mort… ? Créée au Festival d’Avignon 2011, cette comédie outrancière de l’auteur russe Nicolaï Erdman flirte avec les lignes du tragique. À la mise en scène, l’homme de théâtre Patrick Pineau, un artiste bien connu des spectateurs nantais qui, par le passé, a présenté au Grand T plusieurs pièces d’Anton Tchekhov. Aujourd’hui, s’il a choisi de monter Le Suicidé, c’est parce qu’il s’agit avant tout d’une pièce de troupe. Une troupe à la tête de laquelle Jérôme Derre, Hervé Briaux ou encore Anne Alvaro s’empareront avec force, avec générosité du tourbillon de vie traversant de part en part cette farce métaphysique.

 

Avec :

Jérôme Derre (Podsékalnikov, Sémione Sémionovitch), Sylvie Orcier (Maria Loukianovna -son épouse), Anne Alvaro (Sérafima Ilitchna - sa belle-mère), Laurent Menzoni (Kalabouchkine, Alexandre Pétrovitch - son voisin), Aline Le Berre (Péresvétova, Margarita Ivanovna), Hervé Briaux (Grand-Skoubik, Aristarque Dominiquovitch), Manuel Le Lièvre (Légoroutchka, légor Timoféïévitch), Nicolas Bonnefoy (Pougatchov, Nikifor Arsentiévitch, le boucher), Babacar M'Baye Fall (Viktor Viktorovitch, l'écrivain), Louis Beyler (Le Père Elpidy, le prêtre), Laurence Cordier (Cléopatra Maximovna), Catalina Carrio Fernandez (Raïssa Filippovna), David Bursztein (Oleg Léonidovitch), Nicolas Daussy (un musicien), Nicolas Gerbaud (un musicien, un jeune homme muet, un serveur, un diacre), Florent Fouquet (un musicien), Renaud Léon (un homme), Charlotte Merlin (une femme), Eliott Pineau Orcier (un homme).

 

 

Je n'avais jamais entendu parler de cette pièce avant que la petite soeur nous en parle parce que sa prof de français avait conseillé d'aller la voir. Elle avait raison : cette pièce est à découvrir !

 

J'ai beaucoup aimé l'humour de Nicolaï Erdman : ce n'est pas franchement subtil mais ça marche bien. C'est léger, drôle, amusant, parfois un peu enfantin mais toujours de bons goûts. Le vocabulaire est familier mais ça passe bien : personnellement, ça ne m'a pas dérangée (et pourtant habituellement, c'est le genre de truc qui me fait grincer des dents). J'ai beaucoup aimé cette ambiance très détendue et familiale : je me suis vraiment sentie à ma place pendant cette pièce.

 

J'apprécie encore plus que Patrick Pineau ai parfaitement respecté l'ambiance russe du texte : entre la musique et le décor c'était vraiment parfait. Entre les murs électrifiés et les "maisons communes" j'ai vraiment retrouvé ce que je connais de l'URSS. J'ai vraiment été transportée en dehors de mon siège c'est vraiment agréable.

 

Le jeu des acteurs m'a beaucoup plu : j'ai beaucoup aimé la facilité avec laquelle ils prononcent les noms alors que je suis (quasiment) incapable de prononcer un des noms à voix haute : sans compter que la plupart des personnages parlent très très vite et pourtant l'on comprend tout.

J'ai beaucoup aimé la façon dont ils jouaient, tout en crédibilité mais flirtant avec la limite de l'extrème. J'ai totalement oublié que c'étaient des acteurs : c'était bien la première fois que ça m'arrivait !

 

Mon seul regrèt est que j'étais un peu trop épuisée ce soir là pour apprécier pleinement la pièce : je suis quasiment certaine que si je l'avais vu à un autre moment de la journée j'aurais été encore plus séduite par Le suicidé !

Si vous avez l'occasion de la voir, n'hésitez pas : elle dure le temps d'un film (2h15) et l'on rit d'un  bout à l'autre :)

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 07:00

http://www.legrandt.fr/local/cache-vignettes/L504xH356/rome_o-et-juliette_725_r_j_5-_c_-alain-fonteray-ecdea.jpg

On ne retient souvent de Roméo et Juliette que l’histoire d’un amour impossible  : l’amour de deux adolescents qui doivent faire face à la haine opposant leurs deux familles, les Capulet et les Montaigu. Pour sa première incursion en terres shakespeariennes, Olivier Py a choisi de mettre à distance ce cliché romantique.
Le metteur en scène donne corps à une intuition singulière  : si les amants de Vérone s’aiment, ce n’est pas malgré le monde, malgré les préjugés de leurs familles, malgré tous les obstacles qui se dres-sent devant eux, mais à cause de tout cela. Si les amants de Vérone s’aiment, c’est précisément parce que leur amour est impossible. Prenant le parti de la concentration et de la simplicité, Olivier Py – qui n’avait encore jamais eu de rendez-vous avec le public du Grand T – crée une version ramassée, percutante, de Roméo et Juliette. Une version qui rend sensible la liberté sauvage d’un monde au sein duquel la jeunesse brisée des deux amoureux ne vieillira pas.

 

Avec :  

Olivier Balazuc (Capulet, Paris) - Camille Cobbi (Juliette) - Matthieu Dessertine (Roméo, Montaigu) - Quentin Faure (Tybalt, Lady Capulet) - Philippe Girard (Frère Laurent) - Frédéric Giroutru (Mercutio, Sampson) - Mireille Herbstmeyer (Nourrice) - Benjamin Lavernhe (Benvolio) - Barthélémy Meridjen (Le Prince, Clown, Le Choeur, Apothicaire, Gregory, Frère Jean) - Jérôme Quéron (Musicien, Abraham)
et David Broutté, Fabrice Charles, Gilles Hollande, Vincent Val.

 

 

Il y a de très bonnes critiques sur cette pièce sur internet mais il y en a autant de très mauvaises. Personnellement, j'ai beaucoup aimé : j'y ai retrouvé le Shakespeare que je ne croise que dans la version anglaise de ses pièces. Ça m'a fait énormément plaisir de ne pas avoir uniquement que le côté tragique (voir cul-cul) de Roméo et Juliette mais aussi tout ce qui est habituellement censuré dans les traductions françaises : la haine, la guerre, les dialogues parfois grivois qui se mêlent étrangement bien au langage plus soutenu... J'ai redécouvert cette pièce et c'est très agréable (je suis une bille en anglais, c'est officiel ;D) !

 

C'est la prof' de français de la petite soeur qui a conseillé à sa classe d'aller voir Roméo et Juliette, alors forcément j'ai sauté sur l'occasion (surtout que c'est plutôt rare de voir du Shakespeare joué) pour aller au Grand T avec elle et découvrir la mise en scène d'Olivier Py.

Honnêtement, je n'y connais rien au théâtre : je ne suis pas fan des trucs surjoués et pas naturels alors forcément le théâtre n'est pas franchement mon truc... Mais là, ça a été, j'ai trouvé que les acteurs s'imprégnaient facilement et rapidement de leur personnage : je pense notament à Quentin Faure et Olivier Balazuc qui avaient des doubles rôles et faisait quasiment des dialogues à eux tous seuls. C'est assez impressionnant ! Sans compter qu'au final le jeu de l'ensemble des acteurs était assez naturel (bon ça reste déclamé --') et les mimiques très travaillées...

J'ai bien aimé le fait que la pièce soit modernisée : les acteurs en tenue contemporaine, les dialogues dépoussiérés (tout en restant plus que fidèle à Shakespeare) et l'histoire totalement transposable à notre époque.

 

Il me semble que la petite soeur n'a pas apprécié cette pièce autant que moi : je crois qu'elle a trouvé la seconde partie trop longue (après la mort de vous-savez-qui  - *ne spoilera pas*) et la mise en scène peut-être un peu vulgaire (le mot est sans aucun doute trop fort) : les dialogues "osés" ne l'ont pas franchement convaincue et visiblement encore moins le fait de découvrir l'anatomie complète de Roméo (Matthieu Dessertine) et de Mercutio (Frédéric Giroutru) - même si ils sont assez (pour ne pas dire "très") croustimiam...

 

En tout cas, maintenant, je compte suivre de plus près le travail d'Olivier Py, surtout si il remet en scène une autre pièce de Shakespeare !

Il n'y a plus de représentations sur Nantes, mais j'imagine que la tournée se fait à un niveau national, alors si vous avez l'occasion de la voir, n'hésitez pas ! Je crois que c'est important de découvrir le vrai Shakespeare et pas l'auteur pâlichon qu'on nous fait étudier en cours de français... Bref, si vous en avez envie, allez la voir !

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Lunazione : n.f. (italien)
Intervalle de temps entre deux retours consécutifs de la lune à la même phase.
Soit 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2.8 secondes.



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