L’aventure des Passagers du Vent s’achève avec ce deuxième volet du sixième tome. Zabo est avec son aïeule Isabelle, qui lui conte une partie de son passé. Nous quittons donc l’époque de la Guerre de Sécession, contemporaine de Zabo, pour retourner au contexte troublé de l’Amérique des années 1790, alors que le Vieux Continent vit la Révolution française et les guerres qui en découlent. Isabelle revient sur la construction de son actuelle maison, dans les marais Marangouins, mais aussi sur le destin de sa fille, née des suites d’un viol d’esclaves noirs et dont elle cacha son identité réelle, afin de les protéger toutes les deux.
Pour cette fin de diptyque, François Bourgeon ne s’est pas moqué de ses lecteurs. Réalisation soignée, planches regorgeant de détails et de réalisme, l’auteur a pris la peine de se documenter et s’est montré d’une grande exigence concernant son propre travail. La conclusion des Passagers du Vent ne laisse donc pas ce goût d’amertume que l’on peut retrouver dans certaines suites tardives, bien au contraire, l’œuvre d’origine n’en est que plus mise en valeur.
Une plongée dans les bayous, terminant à merveille ce grand classique des Passagers du Vent.
Je dois dire que ce sixième tome m'a quelque peu surprise : je ne m'attendais pas du tout à ce que l'on fasse un saut dans le futur comme ça, quittant Isa pour Zabo... Quoique l'on retrouve bien notre héroïne sous les traits d'une vieille dame nous racontant son histoire !
Zabo a beau être très sympathique, j'aurais beaucoup apprécié passer un peu plus de temps avec mes "vieux compagnons de voyages", surtout Hoel d'ailleurs. Ce marin breton m'a énormément manqué dans La petite fille Bois-Caïman. Mary aussi, mais, elle, je m'attendais à ne plus la voir...
Cela dit, j'aime beaucoup la fraicheur qu'apporte Zabo à l'histoire, sans compter les éléments nouveaux sur la traites des noirs qui se posent à "son époque". J'apprécie d'autant plus sa curiosité qui nous permet de savoir ce qu'il s'est passé dans la vie d'Isa depuis qu'on l'a quitté... et visiblement, sur ce dernier point, nous ne sommes pas au bout de nos surprises !
J'ai beaucoup aimé le lexique à la fin du livre : François Bourgeon, dans les dialogues, écrit beaucoup dans le dialecte des esclaves, ce que personnellement je ne comprends pas du tout. Alors c'était vraiment une très bonne idée de mettre la traduction de ces passages à la fin du livre. De même pour les dialogues en anglais, même si pour le coup, je me suis étonnée moi-même à tout comprendre (ou presque) !
Que dire de plus ? Ah, si, les dessins ! Comme dans les tomes précédents, je les ai beaucoup apprécié : ils sont vraiment plein de caractères.
En bref, ce n'est pas franchement mon tome préféré de la série, mais c'est surtout parce que je ne m'attendais pas à sauter plusieurs dizaines d'années.
En tout cas, c'est avec plaisir que je lirais le septième et dernier tome :)
Du même auteur :
■ Les passagers du vent ♦ tome 1 : La fille sous la dunette ♦ tome 2 : Le ponton ♦ tome 3 : Le comptoir de Juda ♦ tome 4 : L'heure du serpent ♦ tome 5 : Le bois d'ébène ♦ tome 7 : La petite fille Bois-CaÏman, partie 2