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24 mai 2023 3 24 /05 /mai /2023 05:00

 

 

 

 

  

 

The Summer I Met You
Charlie MOREL

Harlequin - 2020
Ebook (epub) - 265 pages

 

 

 

 

 

 

 

Juliette en a assez. Elle ne supporte plus l'éducation stricte de ses parents et son fiancé l'étouffe. Par chance, un couple d'Anglais lui a proposé de l'héberger pour l'été dans leur maison près de Londres, en échange de quelques coups de main. Et c'est Eden, leur séduisant petit-fils, qui a eu pour mission de l'accueillir à l'aéroport. Pour Juliette, c'est une évidence : ce jeune militaire au regard magnétique bouleverse complètement son existence. Avec lui, elle retrouve peu à peu la liberté qui lui manquait tant et, surtout, elle découvre l'amour comme elle ne l'avait encore jamais connu. Mais elle le sait, l'été ne durera pas éternellement et, tôt ou tard, elle devra faire un choix...

 

 

The Summer I Met You fait également partie des livres que j'ai découvert il y a quelques années, au moment où je ne touchais plus vraiment terre. Comme vous vous en doutez, je l'avais donc laissé dans ma PAL en prévision de jours plus cool où j'arriverais enfin à écrire mes chroniques ! C'est donc chose faite (ou presque au moment où j'écris ces lignes ! ;D).

 

Je gardais un bon souvenir de cette romance dont je me souvenais plutôt bien des grandes lignes, notamment grâce aux avertissements du début du roman.

J'ai trouvé intéressant la manière dont évolue l'ambiance en même temps que Juliette. Les premiers chapitres sont assez lourds tant on sent que la jeune femme est enfermée par ses proches dans un cadre trop étroit pour elle et qui ne convient pas à ses valeurs. Même si l'on sent toute la tendresse qu'elle a pour Damien, l'on voit que ce n'est pas suffisant tant il ne peut pas lui donner tout ce dont elle a besoin. D'une certaine façon, j'imagine que les mariages arrangés peuvent convenir à certaines personnes tant elles y trouve ce qu'elles recherchaient : ce n'est pas la passion qui fait la solidité d'un couple mais sa bonne entente, ses valeurs et ses objectifs communs. Pour le coup, Damien ne semble pas l'aimer pour ce qu'elle est vraiment et sa manière de la brider nous fait comprendre assez rapidement qu'ils vont droit dans le mur. Je comprend la tristesse de Juliette face à son absence de signe d'affection, elle qui a tant besoin de contacts physiques et de tendresse.

J'ai aimé la manière dont la proposition de Judie lui permet de prendre du recul sur ce qui ne lui va plus et lui offre une possibilité de se poser pour faire le point. C'est assez terrible la manière dont son entourage juge cette décision alors qu'elle nous semble presque vitale ! C'est intéressant la manière dont Juliette s'ouvre une fois là-bas et profite du silence (ou plutôt des bouderies de ses proches) pour reprendre les choses qui lui faisaient du bien qu'elle avait laissées de côté et tenter de nouvelles expériences. J'ai aimé la manière dont l'auteure aborde les croyances de tout genre, religieuses mais aussi sur l'armée, pour montrer qu'il faut avant tout réfléchir par soi-même plutôt que de faire ce que l'on attend de nous. La relation à la foi est avant tout personnelle et on est donc libre de respecter les valeurs qui nous conviennent et de laisser les autres de coté, même si cela froisse notre entourage. J'ai également trouvé intéressant la manière dont Charlie MOREL met en avant l'esprit de vengeance suite aux attentats chez certaines personnes qui rejoignent alors l'armée. Si je suis plutôt d'accord avec les éléments qu'elle développe dans son point de vue, j'ai trouvé son texte parfois un peu caricatural et négatif sur ces deux sujets parfois un peu touchy. Il ne faut pas oublier que des personnes sont heureuses d'en faire parties et l'on fait pour de bonnes raisons.

J'ai bien aimé la manière dont la romance se développe entre Juliette et Eden. Si c'est évident entre eux, j'ai trouvé ça assez cliché face à l'opposition qui est faite avec sa relation avec Damien. Je me répète mais ce n'est pas parce que ça part sur les chapeaux de roue que c'est forcément la bonne personne ! Alors, je n'en ai que plus encore apprécié leur séparation suite au retour de Juliette qui leur permet de réellement réfléchir mais aussi de se trouver personnellement avant de se revoir. C'est sur qu'il faut savoir être bien avec soi-même et où l'on a envie d'aller avant de se mettre avec quelqu'un pour que cela fonctionne... Alors, clairement, ils ont mis toutes les chances de leur côté. J'ai donc trouvé la conclusion mignonne et positive : elle est motivante et permet de nous rappeler que le meilleur est encore à venir même si l'on ne sait pas encore ce que l'on a envie de faire.

 

Juliette est une jeune fille vraiment touchante malgré son côté assez cliché. Il n'est pas forcément évident de se retrouver en elle avec son entourage envahissant et assez handicapant. Du coup, elle nous donne envie de la protéger tant en sent son envie de grandir et d'écrire. J'ai eu parfois un peu peur qu'elle se brûle les ailes mais il est clair qu'elle sait ce qu'elle fait en prenant ses décisions : c'est vraiment chouette de la voir prendre son envol.

Eden est tout aussi stéréotypé avec son côté torturé par rapport à ce qu'il a vu sur le front et ailleurs. Cela dit, je trouve ça plutôt bien d'avoir un personnage paumé qui se rapproche de la trentaine : avec la crise existentielle des 27 ans (Si, si ! C'est sérieux !), plusieurs lecteurs devraient se retrouver dans ce personnage. Cela dit, j'ai apprécié sa tendresse, son écoute et la force qu'il donne à Juliette pour réaliser ses rêves.

Jodie et Aron sont également très sympathiques, notamment elle qu'on voit davantage dans ce roman. Je suis toujours fan des personnages senior et elle a vraiment tout de la grand-mère parfaite (ou presque ! La mienne ne l'était pas mais je n'en aurais pas voulu une autre à sa place ;D). J'ai aimé son écoute et sa sagesse qui en font une alliée de poids. Même si elle n'est pas toujours d'accord, elle fait preuve d'une jolie bienveillance qui lui permet d'être un vrai soutien dans la tempête.

 

C'était la première fois (enfin la deuxième avec cette relecture) que je découvrais l'univers de Charlie MOREL et j'ai plutôt passé un bon moment. J'ai apprécié son écriture douce et posée qui lui permet de rentrer pleinement dans cette histoire plutôt dynamique. Cependant, j'aurais aimé une pensée un peu plus ouverte sur la foi et l'armée. Encore une fois, je suis plutôt de son avis mais, ayant des proches dans ces deux milieux, je sais surtout que ce n'est jamais aussi simple et qu'il n'y a jamais une seule vérité.

Un roman prenant qui donne envie de s'écouter.

 

[les +] Des personnages sympathiques, de la bienveillance.

[les -] Une vision parfois fermée sur certains sujets.

 

 

Lu dans le cadre de :

Service presse - Harlequin (Netgalley)

Challenge Bookineurs en Couleurs #5.12 : MULTICOLORE
Challenge gourmand #19 : Lait

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23 mai 2023 2 23 /05 /mai /2023 05:00

 

 

 

 

 

 

Love You, Forgive Me
Elodie FRANÇOIS

Harlequin - 2021
Ebook (Epub) - 319 pages

 

 

 

 

 

 

 

Elle ne l'a jamais oublié, il ne l'a pas du tout reconnue... Mais ils vont devoir partager une chambre d'hôtel.

Simon Brunet est nu dans la douche. Simon Brunet, son crush du collège - et accessoirement celui qui se moquait le plus d'elle -, est nu dans la douche de sa chambre d'hôtel. Ivy ne s'en remet pas. Si son regard de braise est toujours aussi perturbant, les tatouages et les muscles ciselés sont nouveaux. Et très dangereux. D'autant que Simon ne l'a pas du tout reconnue ; en même temps, pourquoi se souviendrait-il de la gamine qu'il prenait de haut quinze ans plus tôt ? Au fond, c'est mieux ainsi : elle va pouvoir profiter pleinement de la situation. Alors, quand l'hôtel leur confirme que c'est un problème de surbooking et qu'ils vont devoir partager une suite luxueuse pendant plusieurs jours, Ivy ne peut retenir un sourire : elle a bien l'intention de profiter de ce laps de temps pour tourner la situation à son avantage...

 

 

Quand je me suis lancée dans ce roman, je ne m'attendais pas du tout à ça ! Il est bien plus engagé et sombre que ce à quoi me laissait présager le résumé...

 

L'ambiance de ce roman m'a tout de suite plus tant on la sent vacillante du fait du manque de confiance en soi d'Ivy. J'ai aimé ces retrouvailles gênantes au plus haut point avec l'ancienne star du lycée qui ne la reconnaît absolument pas. J'ai aimé ce côté un peu hors temps du séminaire professionnel avec ses éternels insatisfaits, ses soirées chocs et ces ateliers débats. Dans ce genre d'évènement, on a tendance à se donner une image un peu différente de notre quotidien, d'être davantage pimpé et cela est plutôt bien retranscrit ici.

Ce qui m'a le plus plu, c'est la crédibilité autour des complexes d'Ivy. La dysmorphophobie est un truc sérieux et beaucoup de personnes qui ont perdu beaucoup de poids ne se reconnaissent plus ou ont toujours l'impression d'être grosses. J'ai trouvé que cela se ressentait particulièrement chez Ivy qui n'a toujours pas un rapport sain avec son corps et continue de se maltraiter mentalement. J'ai également apprécié que ses TCA ne soient jamais bien loin et ressortent lors d'émotions fortes : comme pour d'autres addictions, le sevrage alimentaire est à vie. Bon, par contre, vu que la demoiselle fait moins de 65 kg, je suis étonnée qu'elle fasse un 42.  Après, elle a peut-être gardé l'habitude d'acheter des vêtements trop grands ou est toute petite. De même, c'est étonnant qu'elle n'ait pas de problèmes de peaux pendantes après avoir perdu autant de poids : si cela est possible, cela se voit surtout chez les patients qui ont fait beaucoup, beaucoup de sport et Ivy n'a pas l'air d'en faire (tout court) #deformationprofessionnelle #exdieteticienne

Si en relisant le résumé on peut l'apercevoir, je ne m'attendais pour autant pas du tout à y découvrir une part aussi sombre chez Simon, notamment d'un point de vue addictif. J'ai trouvé intéressant la façon dont est abordée sa rechute et la période de manque : je n'y connais pas grand chose mais j'ai trouvé ça plutôt crédible par rapport aux sensibilisations que j'ai pu avoir au lycée et aux différents reportages vus  sur le sujet. J'ai également apprécié son histoire familiale avec Stefania et Milo : ce n'est pas quelque chose que l'on voit fréquemment dans les romances et j'ai trouvé cette course aux droits parentaux très intéressante.

La conclusion est sympathique et m'a fait verser quelques larmes par les mots de Simon. Si elle ne résout pas tout et que le plus dur est encore à venir quant aux pathologies de ces deux-là, j'ai aimé l'espoir qui en ressort.

 

Ivy m'a beaucoup plu tant il est facile de se reconnaître en elle et dans ses complexes. J'ai aimé sa manière de rester discrète, d'être facilement gênée ou intimidée même si, au fond, ce n'est pas une vraie timide mais simplement les restes de ce qu'elle a vécu plus jeune. J'ai apprécié le regard positif de Simon sur elle qui nous fait la voir de l'autre côté du miroir.

Simon est également un personnage sympathique même si son côté torturé ne m'a pas vraiment séduite. Clairement, c'est un mec à emmerdes et, même s'ils sont touchants ensemble, lui est clairement trop dedans pour en sortir indemne. Cela dit, j'ai aimé sa manière de donner le meilleur de lui à Ivy et Milo.

 

C'était la première fois que je lisais un livre d'Elodie FRANÇOIS et j'ai passé un bon moment. J'ai aimé qu'elle nous offre une intrigue plus complexe que ce que l'on pourrait penser au premier abord avec un couple aux bords de la trentaine (je me sens moins vieille du coup !). Je trouve que son écriture est très agréable et j'en ai apprécié le côté introspectif : cela nous fait nous poser des questions, ce qui est toujours enrichissant.

Un roman addictif #mauvaisjeudemots

 

 

[les +] Un aspect psychologique intéressant, des personnages sympathiques.
[les -] Un contexte qui ne m'a pas fait vraiment croire en ce couple pourtant mignons ensemble.

 

 

Lu dans le cadre de :

Service presse - Harlequin (Netgalley)

Challenge Bookineurs en Couleurs #5.12 : MULTICOLORE

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22 mai 2023 1 22 /05 /mai /2023 05:00

 

 

 

 

 

 

L'Arrache-Mots
Judith BOUILLOC

Editions Hachette - 2019
Ebook (epub) - 280 pages

 

 

 

 

 

  

 

La jeune Illiade a un don merveilleux : le pouvoir de donner vie aux mots et aux histoires. Ce don fait d'elle la bibliothécaire la plus célèbre de tout le royaume d'Esmérie.

Le matin où elle reçoit une demande en mariage presque anonyme, elle n'est sûre que d'une chose : son prétendant est un membre de la famille royale !

Bien décidée à comprendre qui s'intéresse à elle et surtout, pourquoi cette personne lui propose un contrat de mariage si avantageux, Illiade se rend dans la capitale. Là-bas, elle découvre les fastes de la cour... et la froideur de son fiancé. Pourtant, elle finit par s'attacher à lui et se retrouve, bien malgré elle, propulsée au cœur d'intrigues et de complots auxquels rien ne la préparait.

 

 

J'avais déjà eu l'occasion de lire ce roman il y a plusieurs années dans le cadre du Challenge Netgalley 2019. Comme vous vous en doutez, j'étais débordée à cette époque et n'ai jamais réussi à écrire ma chronique... Afin de respecter cet engagement, j'ai donc laissé ce roman dans ma PAL le temps de retrouver un rythme avec mon blog (ça a été long !). Maintenant que c'est chose faite, c'est grâce au Challenge Bookineurs en Couleurs et à sa session multicolore que je l'ai enfin relu.

 

Je dois dire que j'avais plutôt hâte de me replonger dedans. Même si je ne me souvenais plus vraiment des grandes lignes de ce roman de fantasy jeunesse, j'en gardais en tête globalement un bon souvenir, notamment concernant son intrigue originale, l'amour de la littérature que l'on y découvre ainsi que le fait qu'il s'agisse d'un one shot ! Autant j'adore ce genre, autant je perds vite patience devant les séries qui cumulent des dizaines de tomes (bon, L'Assassin Royal, avec ses trois époques et séries dérivées reste number one dans mon coeur exæquo avec Harry Potter). Le fait de ne pas vraiment me souvenir de cette lecture a été un bon point : même si les événements décrits me rappelaient forcément quelque chose et que je n'ai donc pas eu les surprises d'une première lecture, je n'ai pas davantage vu venir les différents éléments et ai donc réellement apprécié redécouvrir les rebondissements successifs de cette histoire.

J'ai aimé le côté un peu conte de fée avec cette roturière aux pouvoirs spéciaux demandée en mariage à l'aveugle par un membre de la famille royale. J'ai aimé ce côté romantique du roman où on enquête pour trouver l'identité du fameux fiancé et où les héros apprennent à se connaître doucement, après une première rencontre difficile. J'ai également apprécié la magie environnante : même si tous les personnages n'ont pas de pouvoir, j'ai trouvé cette atmosphère un peu féérique, tant la plupart d'entre eux se servent de ces dons pour faire le bien autour d'eux, à l'image d'Adil pour la justice et d'Illiade pour la culture. J'ai trouvé le talent d'Arrache-Mots de la jeune femme vraiment fascinant : s'il n'est, à priori, qu'artistique, j'ai aimé la manière dont Judith BOUILLOC lui donne un rôle politique. C'est inattendu et ça m'a beaucoup séduite tant on a tendance à oublier que les politiques usent aussi d'influence par ce biais ;)

J'ai aimé cette conclusion plutôt riche pour un livre jeunesse. Elle reste malgré tout assez féérique tout en y mentionnant des sujets de société. Du coup, j'ai l'impression qu'on peut avoir deux niveaux de lectures à ce roman suivant l'âge du lecteur et j'aime beaucoup ça !

 

Illiade est une jeune femme attachante dans laquelle il est facile de se reconnaître, notamment du fait de son amour des livres. Son cœur brisé la rend touchante et fait forcément échos en nous vis à vis de situations similaires (j'espère cependant que peu de lecteurs auront déjà eu leurs fiançailles rompues par un imbécile orgueilleux). J'ai aimé son imagination, ses valeurs, son sens de la famille et notamment sa relation avec sa Mamie Cassandra.

Adil m'a également bien plu. S'il n'est pas franchement attirant au premier regard avec son attitude blasée et taciturne, je l'ai trouvé de plus en plus séduisant au fur et à mesure que les pages se tournaient. Il est droit dans ses bottes et j'ai aimé la manière dont il s'engage pour les valeurs qui lui tiennent à cœur. Clairement, son combat pour le peuple et sa sincérité ont fait battre plus vite mon petit cœur d'artichaud.

La famille d'Illiade m'a également beaucoup plu. Toutes ces femmes ont une force de caractère incroyable et se donnent les moyens de réaliser leurs rêves. Elles sont touchantes et nous motivent à nous dépasser pour réussir tout ce que l'on peut, nous aussi, entreprendre.

 

J'ai trouvé l'écriture de Judith BOUILLOC très agréable et facile à suivre. J'ai aimé son ton doux et assez contemplatif malgré le fait que l'histoire avance à bon rythme. J'ai apprécié son écriture intemporelle qui mêle conte traditionnel et combat moderne : c'est aussi envoûtant que rassurant et, mine de rien, elle fait passer certains messages. C'est vraiment un roman qui invite à se poser, à profiter de l'instant présent mais aussi à réaliser nos rêves !

Un conte de fée moderne.

 

 

[les +] Une romance atypique, un univers magique, des valeurs modernes.

[les -] ...

 

 

Lu dans le cadre de :

   

Service presse - Hachette (Netgalley)
Challenge Bookineurs en Couleurs #5.12 : Multicolore

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21 mai 2023 7 21 /05 /mai /2023 05:00


 

 

 

 

 

 

Save Me From You
Lana M.

Harlequin - 2020
Ebook (epub) - 484 pages

 

 

 

 

 

 

Fuir. C'est tout ce dont Mila a toujours rêvé. Fuir ce ghetto de Los Angeles où elle est née, la guerre de gangs impitoyable qui y fait rage et les innombrables lois auxquelles elle doit se soumettre. Car Mila appartient au gang des Hispanos. Et si, jusque-là, elle s'est efforcée d'obéir sagement aux ordres de ses frères, elle refuse de se plier à leur dernière exigence : choisir son futur mari parmi les membres du gang. Mais elle ne leur en a pas donné la vraie raison : Mason. Ce mec canon qui pourrait avoir n'importe quelle fille et qui préfère pourtant passer des heures avec elle à la bibliothèque. Sauf qu'il appartient lui aussi à un gang, celui des Ladgers, leur ennemi juré. Et l'aimer serait la pire des trahisons envers son clan... ou sa seule échappatoire.

 

 

Si la couverture ne me disait trop rien, son résumé me donnait toutefois l'envie de le lire. Cela dit, en l'ouvrant, je ne m'attendais pas vraiment à ça non plus. Pour le coup, je craignais qu'elle soit encore plus romantisée : si l'on sent que c'est assez gentillet face à la réalité des gangs, j'ai trouvé Save Me From You plutôt crédible.

 

Plutôt parce qu'il y a beaucoup d'éléments qui m'ont fait me poser des questions, notamment concernant le fonctionnement du gang des Hispanos. J'ai trouvé étonnant qu'ils se rendent compte aussi tardivement de la relation entre Camila et Mason, d'autant plus que la jeune femme est surveillée de près du fait de son statut de petite sœur du chef de clan : cela saute pourtant aux yeux qu'il se passe quelque chose entre eux ! Personnellement, si je vois deux ennemis s'assoir côte à côte en cours de maths et échanger discrètement, je me pose des questions... De même, j'ai trouvé étonnant la relative ouverture du gang de Mason quant à sa relation avec la jeune fille : pourquoi est-ce plus toléré de son côté ? Même s'ils ont dans leurs rangs des personnes de plusieurs origines, elle n'en reste pas moins une figure importante du gang ennemi... De même, j'ai été étonnée de la violence subie par Camila après avoir été autant protégée par Luis (son grand frère et chef du gang) : si je comprends l'exemplarité de la leçon donnée, je n'ai pas vu l'intérêt de ces mariages forcés et des violences sexuelles entraînées... C'est assez à l'opposé de ce qu'il semblait faire jusqu'à présent.

Cela dit, même si j'ai trouvé cette histoire parfois un peu grosse, j'ai apprécié la relation entre Camila et Mason. J'ai bien aimé le temps que prend le jeune homme pour la séduire et la manière dont ils apprennent à se faire confiance, avant de devenir 'amis' et beaucoup plus. C'est assez touchant et bizarrement sain dans ce monde qui ne l'est pas. Par contre, j'ai trouvé qu'ils avançaient trop vite pour ne pas se brûler les ailes une fois leurs sentiments avoués, d'autant plus que Camila n'a absolument aucune expérience en la matière : c'est dommage de planter des fondations aussi solides si c'est pour bâcler les murs !

Cela dit, j'ai beaucoup, beaucoup apprécié la manière dont tous les deux rebondissent après leur séparation forcée. C'est intéressant la manière dont ils se cherchent pour s'en sortir et se construisent séparément pour mieux se retrouver. Mason fait une Mickael (Moscovitz : il cherche à la mériter avant de revenir) et j'aime bien ça : c'est important d'être bien avec soi avant d'être bien à deux. 

Personnellement, je n'ai pas vraiment adhéré aux rebondissements avec Will : il ne faut pas être devin pour savoir que cela ne va pas le faire ! Si cela fait passer le temps, cela n'apporte concrètement rien à l'histoire. De même, je n'ai pas vraiment accroché aux rebondissements finaux : j'ai trouvé ça assez fou que cela revienne sur le tapis dix ans plus tard... Quoiqu'on n'en finit jamais vraiment avec son gang... Cela dit, j'ai trouvé la conclusion plutôt mignonne, surtout dans la symbolique du geste fait par Mason (encore une Mickael !).

 

Mason m'a beaucoup, beaucoup plu. Déjà parce que j'ai bien aimé avoir un héro de couleur : ça change et je dois dire que le beau gosse que je me suis imaginée dans ma tête valait le détour (contrairement à celui de la couverture). J'ai aimé sa manière d'agir discrètement, en prenant son temps mais tout en attentions symboliques. C'est quelqu'un de bien, de fiable et j'ai aimé la persévérance dont il a fait preuve pour s'en sortir et séduire Camila. Du coup, j'ai aussi bien aimé le fait qu'ils soient un couple mixte et que, visiblement, tout le monde s'en fiche (si on occulte cette histoire de gangs ennemis).

Cependant, Camila m'a moins plu dans ses hésitations. Si elle paraît savoir où elle veut aller professionnellement, ce n'est pas du tout le cas de sa vie sentimentale et ça m'a un peu laissée de côté. Après, c'est facile de juger assise confortablement dans mon fauteuil feuillu Ikea, tandis qu'elle se débat avec les attendus de son gang... Mais, c'est vraiment son attitude avec Will qui me fait dire ça et, s'il a un petit côté pervers narcissique, je pense tout de même qu'elle se ment à elle-même alors qu'elle meurt d'envie de renouer avec son passé.

J'ai également aimé la communion entre les membres de la famille de Mason, leur ouverture d'esprit et leur manière de pardonner factuellement. Ce n'est pas vraiment le cas de la famille de Camila mais ils ont également su me toucher. Maria et Miguel ont tous les deux vécus des choses difficiles et ont dû faire des choix pour se protéger et protéger les leurs. J'ai particulièrement été touchée par la relation entre Maria et Camila : si la distance s'est installée entre les deux sœurs jumelles, on sent qu'elles se manquent et qu'elles ne savent plus comment faire pour se retrouver. J'ai donc été sensible à leur relation une fois adulte même si quelque chose est resté différent. Luis, le frère aîné est un personnage complexe, difficile à cerner. C'est compliqué de se mettre à sa place tant il vit dans un monde éloigné du nôtre.

 

Je garde un très bon souvenir d'une précédente romance lue de Lana M. bien que je sois assez étonnée de la différence des deux lectures : il est clair qu'elle sait se renouveler ! Malgré quelques manques de crédibilité à mon goût (d'un autre côté, ce n'est pas comme si je connaissais la vie dans un gang), j'ai bien accroché à son histoire et à son rythme tantôt dynamique et tantôt langoureux. J'ai aimé la diversité des sujets abordés (la déscolarisation, la violence, les grossesses chez les adolescentes...) ce qui en fait un roman très riche, quoiqu'un peu fourre-tout. Le ton est positif malgré l'emprise du monde décrit et pousse à se dépasser pour aller de l'avant.

Une histoire qui rappelle que ça faut le coup de se donner les moyens de réussir ;)

 

 

[les +] Des personnages sympathiques, des thématiques riches.

[les -] Pas toujours crédible, beaucoup (trop) de thématiques différentes.

 

 

Lu dans le cadre de :

Service presse - Harlequin (Netgalley)

Challenge Bookineurs en Couleurs #5.12 : MULTICOLORE

 

 

Du même auteur :

 Still loving you

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20 mai 2023 6 20 /05 /mai /2023 05:00

 

 

  

 

 

Te Résister
Annabelle BACH

Harlequin - 2020
Ebook (Epub) - 138 pages

 
 

 

 

 

 

Elle déteste l'adorer. Il adore la détester.

Du jour au lendemain, Elina a tout quitté pour s'installer à la campagne. La raison ? Son père, le seul homme qui ait jamais compté pour elle, lui a proposé de travailler à ses côtés sur le domaine agricole familial. Et, si elle ne connaît pas grand-chose au métier d'agricultrice, qu'à cela ne tienne ! Elle a bien l'intention de lui venir en aide et de montrer à ses collègues de sexe masculin de quoi elle est capable. À commencer par Bertrand, le nouveau bras droit de son père, cet homme sombre et autoritaire qui la rabaisse dès qu'il en a l'occasion. Derrière cette façade, quelque chose chez cet homme l'intrigue. Son regard laisse paraître une faille, un rien imperceptible qui transforme peu à peu la haine qu'elle lui porte en attirance...

 

 

J'avais déjà lu ce roman il y a quelques années à sa sortie mais - vous connaissez le refrain - ayant la tête sous l'eau à ce moment-là, je n'avais pas trouvé le temps de le chroniquer. C'est maintenant chose faite, grâce à la session multicolore du Challenge Bookineurs en Couleurs !

Je ne sais pas vous mais, bien que cette couverture soit très jolie, je ne trouve pas qu'elle colle particulièrement au roman. J'aurais imaginé des tons plus chauds, dans les ocres ou les marrons, voit du vert pour coller à cette ambiance très terre à terre et en plein air. Là, je trouve qu'elle a un esprit plus sexy et festif qu'on ne retrouve pas dans cette histoire.

 

Je gardais un bon souvenir de Te Résister et me rappelait assez bien des grandes lignes. Étonnamment, cette histoire est assez simple mais à tout de même une saveur particulière. Sans être banale, elle est crédible et fait échos aux aventures d'amies d'amies que l'on a pu ragoter autour d'un verre (ou d'une tasse ! #latrentainetmtc).

J'ai trouvé intéressant le contexte autour du changement de direction de la carrière professionnelle d'Elina. Pour le coup, ayant une profession assez similaire à la sienne et travaillant également dans l'industrie agroalimentaire, j'ai trouvé assez facile de me mettre dans la peau du personnage, tant par rapport à ce qu'on lui demande qu'à la possibilité d'une fermeture de site. Mon entreprise venant de vivre un rachat, si nos emplois n'ont pas été menacés, on se demande toujours si l'on n'est pas sur un siège éjectable et ce plus d'un an après. J'ai trouvé intéressant que ce malheur soit l'heureuse occasion pour elle de faire un point sur sa vie ainsi que ses envies et de se diriger vers une autre profession. Si elle a tout à apprendre, elle n'en est pas moins motivée ce qui est assez stimulant quand on est dans ce milieu où les nouveaux arrivants sont quasi tous blasés (#droitauchomage). D'ailleurs, j'ai apprécié en apprendre davantage sur les métiers du vignoble : si ce n'est probablement pas ma voie, j'ai apprécié en découvrir la richesse des activités et leur absence de routine. Certes, ce sont des métiers que l'on retrouve régulièrement dans les romances mais j'ai aimé l'angle terre-à-terre par lequel Annabelle BACH l'aborde.

Pour le coup, j'ai été moins sensible à la (non)romance entre Alina et Bertrand. Je n'ai clairement pas été sensible à leur rapport de force, d'autant plus que celui-ci s'accompagne d'un lien hiérarchique. Si cela permet de mettre en évidence leur attirance qu'ils refusent de s'avouer, je ne les ai pas vraiment trouvés mignons. Leur rapprochement m'a fait un peu l'effet d'un cheveu sur la soupe, surtout avec le silence qui survient après et la rapidité avec laquelle est abordée les mois suivants où, pourtant, leur attachement l'un à l'autre se confirme et se voit de plus en plus. Du coup, si j'ai trouvé la conclusion plutôt sympathique, j'ai été un peu frustrée pendant ma lecture.

Personnellement, j'ai apprécié l'allusion discrète - bien que non nominative - aux violences gynécologiques. C'était la première fois que je voyais ça dans une romance et je trouve ça bien : c'est tabou et souvent vécu comme quelque chose d'assez honteux. Dans le cas d'Elina, cela me semble d'autant plus significatif que mes copines enceintes m'ont toutes dit ne pas avoir eu d'échographie par voie basse dans le cadre du suivi de leur grossesse. Cet examen qui l'a fait souffrir ne serait donc pas utile... Pour avoir subit le même dans le cadre d'une recherche d'endométriose, je comprends la douleur ressentie et ce désarrois face à un soignant qui se contrefiche de faire mal (la blague dans le cas de l'endométriose --'). C'est dommage quand la vocation déshumanise...

 

J'ai apprécié le personnage d'Elina et notamment le fait qu'elle soit plus âgée que beaucoup d'héroïne de romance. Ce n'est pas parce que l'on approche des 35 ans que l'on est forcément en couple ou que l'on va finir vieille fille ! Du coup, j'ai trouvé ça bien d'avoir une héroïne un peu plus âgée que moi qui offre donc un parcours de vie différent. J'ai aimé son endurance et sa persévérance : elle sait ce qu'elle veut et met tout en place pour y arriver. Bien qu'elle soit solitaire, elle est tout de même sympathique. J'ai cependant été perturbée par le fait qu'elle porte quasiment le même nom de famille que son auteure à une lettre près (Bac(h)).

Bertrand m'a moins plu. Il faut dire aussi qu'on le voit de l'œil appréciateur, mais négatif, d'Elina même si quelques chapitres le suivent personnellement. Je n'ai pas été très charmée par son côté bourru et brut de décoffrage qui le fait régulièrement passer pour un vieux gars un peu fermé aux pulls en laine douteux (jugement gratuit, d'autant plus que je tricote ! Autant dire que je m'y connais en pulls douteux ;D). Pourtant, je n'ai aucun doute sur le fait qu'il soit quelqu'un de fiable et posé.

 

C'est le seul texte d'Annabelle BACH que j'ai lu pour le moment et j'ai passé un bon moment même si je n'ai pas accroché à toute la narration. Comme vous avez dû le comprendre, j'aurais aimé un rythme différent, qui met davantage en lumière la romance entre Elina et Bertrand. Cela dit, j'ai apprécié la simplicité et la douceur de la narration donnant un aspect calme à ce texte bien que ses personnages soient plutôt hyperactifs.

Une romance différente.

  

 

[les +] Une histoire différente, une romance discrète, des sujets tabous.
[les -] Un Bertrand qui ne m'a pas fait rêver.

 

 

Lu dans le cadre de :

Service Presse - Kennes (Netgalley)

Challenge Bookineurs en Couleurs #5.12 : MULTICOLORE

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Bienvenue & Bonne visite !

 

Lunazione : n.f. (italien)
Intervalle de temps entre deux retours consécutifs de la lune à la même phase.
Soit 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2.8 secondes.



Tous les textes et chroniques publiés sont écrits par moi-même sauf indications contraires.
Merci de me prévenir et de mettre un lien vers mon blog si jamais vous souhaitez utiliser l'un de mes textes, même court.



Merci d'être passé, de m'avoir lu et pour vos petits messages ♥
Bonne visite !

Luna.

 

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