Stupéfiant d'acuité et d'imagination, un roman coup de poing, porté par une plume corrosive et un humour mordant. Qualifiée par la critique de Bûcher des vanités pour le XXIe siècle, une oeuvre engagée, une radiographie lucide et féroce de nos sociétés paranoïaques, gangrenées par l'indifférence, l'incompréhension et le repli sur soi. Quand elle était jeune fille au Mexique, Araceli Ramirez voulait être une artiste. Au lieu de ça, la voici cuisinière dans la luxueuse villa de bobos californiens. Cuisinière, mais aussi femme de ménage et baby-sitter ! C'est que la crise est passée par là, forçant les Torres-Thompson à dire adios à leur bataillon de domestiques latinos. Aujourd'hui justement, Araceli est inquiète. Cela fait maintenant quatre jours qu'el senor et la senora ont quitté la maison après une dispute, la laissant seule avec les deux petits garçons. Que faire ? Prendre son courage à deux mains et tenter l'aventure dans la jungle de Los Angeles, à la recherche d'un hypothétique grand-père dont elle ignore jusqu'à l'adresse. Mais l'expédition tourne au cauchemar. Perdue dans une ville hostile, accusée de kidnapping par des parents fautifs et affilés, Araceli va découvrir le sort cruel réservé aux barbares, ceux qui ont eu le tort de croire à l'American dream...
J'étais très curieuse de découvrir si ce livre était aussi crédible et terrible que ce que semblait présager son résumé. Pour le coup, je ne suis vraiment pas déçue : c'est exactement ça ! Ce livre est terriblement réaliste : en le lisant, je n'ai pas douté un seul instant qu'il pourrait s'agir d'une histoire vraie.
D'autant plus que j'ai passé vraiment un très bon moment avec ce livre que j'ai tout simplement dévoré : je ne suis vraiment pas passée loin du coup de coeur.
En fait, la seule chose qui m'a dérangée dans ce livre, c'est que culturellement parlant, je n'ai pas réussi à me projeter dans ce livre. On a beau dire de plus en plus le contraire, la culture européenne est encore loin de la culture américaine. Et encore plus de la culture latino-américaine. Du coup, je n'ai pas vraiment eu de repères dans ce livre. Ça ne m'a pas dérangée pendant ma lecture, ni même freinée, mais je pense que j'aurais encore plus apprécié ce livre si j'avais eu ces repères. Rien de grave en soit, c'est juste que ma vie est exactement l'opposée de celles que l'on découvre dans Printemps barbare.
Cela dit, j'ai vraiment passé un très bon moment avec ce livre. Je pense que c'est principalement du au fait que l'on ne peut pas ne pas croire à cette histoire : des parents qui n'agissent pas en tant que tels et finissant par accuser la seule personne ayant agit comme ils auraient du le faire, on en entend régulièrement parler dans les faits divers.
D'autant plus que j'ai vraiment adoré le côté "porte parole" d'Araceli : avec le battage médiatique, elle se retrouve projeté dans une spirale qu'on aurait difficilement imaginé.
J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le personnage de la jeune femme : elle ne mène pas la vie qu'elle aurait rêvé, mais elle s'en contente très bien, essayant de toujours faire les choses au mieux. J'ai beaucoup aimé son caractère fort et le fait qu'elle ne parrait pas toujours sympathique.
Les deux petits garçons m'ont également bien plu. Et j'ai apprécié avoir la version des parents dans ce roman à plusieurs voix.
Héctor Tobar à une écriture très intéressante qui m'a beaucoup plu : il raconte simplement son histoire, sans en faire des tonnes, et ça marche ! C'est exactement le genre d'écriture sans fioriture que j'apprécie pour ce genre d'histoire terriblement crédible.
Printemps barbare est vraiment un très beau livre.
Un grand merci à Jérémy et aux éditions de m'avoir permis de découvrir Printemps barbare.