« Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes- bêtes. ». Témoignage d'un simple soldat allemand de la guerre 1914-1918, À l'ouest rien de nouveau, roman pacifiste, réaliste et bouleversant, connut, dès sa parution én 1928, un succès mondial retentissant et reste l'un des ouvrages les plus remarquables sur la monstruosité de la guerre.
Pour être tout à fait honnête, je n'avais jamais entendu parler de ce livre avant de le découvrir dans la liste du Baby-challenge Historique de Livraddict. Pourtant, j'ai lu dans plusieurs chroniques qu'il était un grand classique des livres étudiés en cours et était sans doute le premier témoignage de la première guerre mondiale. Il montre la guerre telle qu'elle est vraiment, sale et incompréhensible, à un tel point qu'Hitler avait fait censurer ce livre qu'il trouvait trop "pacifiste". Ça donne envie d'ouvrir ce petit roman pour savoir ce qu'il en retourne réellement, vous ne trouvez pas ?
Du coup, avec son titre à rallonge et sans verbe, il me permet de participer au Challenge Lire sous la contrainte de Phildes et au Challenge Jacques à dit de metaphorebookaddict.
Il est difficile de parler de ce livre au vu de son sujet. On pourra toujours tenter d'imaginer toutes les horreurs de la guerre, tant qu'on ne les aura pas vécu, on ne les comprendra pas. Et puis, dans A l'ouest, rien de nouveau, l'on se rend également rapidement compte qu'il y a la guerre de la vie de tous les jours et celle du front, et que ces deux-là n'ont rien a voir l'une avec l'autre. C'est d'ailleurs très douloureux de voir Paul - le narrateur - être totalement en déphasage avec sa famille lors de ses permissions.
Pendant tout ce roman, je me suis sentie totalement inutile, parce qu'on peut avoir toutes la bonne volonté du monde, on ne peut rien changer à ce genre d'évènement, ni même a ses conditions. Les rats, les poux, les "meilleurs" repas qui annoncent les grosses offensives, les cercueils préparés à l'avance... La mort est partout dans les tranchés.
Je crois que ce sentiment à été également renforcé par l'impression que Paul et ses amis ne voyaient pas vraiment les français comme des ennemis, mais comme des personnes a part entière qui étaient dans "la même m**de qu'eux". Bien sur, ils se battent les uns contre les autres, mais il y a une sorte de respect silencieux et cette compréhension des deux côtés du front pendant tout ce roman.
L'écriture d'Erich Maria Remarque est étonnamment douce pour une telle histoire. On sent la proximité de la guerre dans son texte : il y a énormément de respect dans les morts et leur combat, et les descriptions des corps sont loin d'être morbides. Il a su mettre le doigt où ça fait mal en faisant poser à Paul les bonnes questions. La guerre a beau être loin maintenant, ce livre ne perd pas pour autant ses réflexions et son émotion.
A l'ouest, rien de nouveau est un roman à découvrir.
[les +] Beaucoup de respect, d'émotion, des réflexions intéressantes.
[les -] ...