Let Me Want You
Virginie T.

Harlequin - 2022
Ebook (Epub) - 183 pages

Elle avait tiré un trait sur l'amour, jusqu'à leur rencontre.

Georgina est une malchanceuse de légende. Échelle, miroir, chat noir, c'est toujours sur elle que ça tombe : elle est tout simplement mau-dite. Et si l'on parle d'amour... C'est une véritable hécatombe ! Tous les hommes qu'elle séduit finissent immanquablement par se caser avec ses meilleures amies. Or, c'est avec l'une de ses anciennes conquêtes que l'une d'elles se marie bientôt. La voici donc sur l'île de Malte entre ex n°1, ex n°2 et ex n°3 ! Un voyage qui s'annonce donc des plus... particulier, malgré la présence du soleil paradisiaque et du frère de Léo (ex n°1), le très charismatique Adam, dont le regard bleu et les muscles saillants ne laissent aucune femme indifférente...

En lisant le résumé de ce roman, j'étais plutôt curieuse de le lire. Il donne une impression amusante et dynamique de l'histoire : effectivement, c'est bien le cas ! Mais je ne pensais pas que cela le serait autant, surtout avec cette couverture bien romantique.... Let Me Want You est, en fait, de la chick-lit et ça m'a un peu perturbée. Alors, bien que j'ai passé un bon moment avec, je suis tout de même un peu déçue : je n'étais clairement pas dans le bon mood pour l'apprécier ce jour-là.

Pourtant, j'aime bien la chick-lit. C'est frais, tendre et, dans la plupart des cas, j'apprécie son humour léger. Mais là, en ce moment, ce n'est pas vraiment ce que j'ai envie de lire : j'ai besoin de lectures plus réalistes aux personnages qui me ressemblent. Autant dire que ce n'est pas vraiment le cas de Georgie et de sa maladresse maladive. Si j'ai apprécié le ton léger et drôle de Let Me Want You, les évènements abracadabrants qu'on y découvre m'ont un peu laissée de marbre tant il est improbable que je me retrouve dans une situation similaire. Mais bon, c'est vraiment une question d'état d'esprit à un instant T !

J'ai cependant bien aimé l'intrigue de base sur le fait que les hommes qui passent dans la vie de Georgina finissent fatalement avec l'une de ses amies. Pour le coup, je pense que cela peut faire écho à certains évènements de nos vies amoureuses : qui n'a jamais eu un ex (ou deux, voire trois dans mon cas) qui ont rencontré la femme de leur vie juste après leur rupture ? Ou se mettant en couple avec une amie ? Si dans le cas de la jeune femme, c'est poussé à l'extrême, ça n'en reste pas moins une situation déjà vécue. Cela dit, j'admire le calme de Georgina face à cette règle première de l'amitié brisée à plusieurs reprises quand on voit les dégâts que cela peut causer dans la vraie vie. Autant, quand c'est fait dans les règles de l'art, cela peut se digérer, autant quand c'est trop rapide ou quand les sentiments sont encore là, ça reste moche. Bref, Georgina est plutôt une amie en or et forme un cercle solide avec les siennes.

Vraiment, c'est le nombre de péripéties qui ne m'a pas captivée. Je n'ai pas réussi à me mettre dans l'ambiance et ai donc trouvé les gags un peu trop nombreux et, parfois, lourds. Si c'est amusant, cela reste tout de même difficile à croire. Comme je le disais plus haut, en ce moment, j'ai vraiment envie d'héroïnes réalistes qui me ressemblent et ce n'est pas franchement le cas de Georgina.

Cela dit, j'ai bien aimé la naissance de son histoire d'amour avec Adam. Elle se construit doucement, petit à petit, sans vraiment d'arrières pensées même s'ils se plaisent beaucoup dès le premier regard. Pourtant, je n'ai pas été très à l'aise face au passé lourd et encore récent d'Adam : il est difficile de croire qu'il puisse se lancer ainsi dans une nouvelle histoire et, dans la vraie vie, j'aurais sans doute eu peur pour Georgina qu'il s'agisse d'un amour pansement. De même, j'ai trouvé que tout allait plutôt vite pour eux : si l'on ne doute pas que ce soit du sérieux, il n'empêche que cela peut faire un peu peur. Pour le coup, même si ce n'est pas très repandu comme début de relation, je n'ai pas franchement été étonnée par les révélations des derniers chapitres : après la scène de la plage, ce dernier rebondissement était plutôt couru d'avance.

Georgina est une fille plutôt attachante même s'il est difficile de pleinement s'identifier à elle du fait de sa maladresse chronique et des péripéties lui arrivant sans cesse et lui donnant, souvent, l'air un peu bête. C'est d'autant plus dommage qu'elle est loin d'être idiote même si elle se révèle plutôt naïve.

Adam m'a bien plu mais je ne l'ai pas trouvé très vrai. S'il est également attachant et qu'il parle joliment de sa femme, j'ai trouvé étonnant sa manière d'aller de l'avant en brûlant (à mon sens) un peu les étapes.

La bande de copain est également agréable à suivre mais je ne les ai pas trouvés très sains envers Georgina. S'ils culpabilisent un peu de la situation  - ce qui est compréhensible - je trouve qu'ils la traitent assez comme si elle était une petite chose fragile. Je ne suis pas sûre que ce soit le meilleur comportement à adopter pour la tirer vers le haut. Même si les passages avec Benjamin sont assez pépites bien qu'un peu lourds, il n'empêche que ce personnage particulièrement agaçant soit aussi celui dont on se souvient le plus avec Georgina.

C'était la première fois que je lisais un roman de Virginie T. et j'ai plutôt passé un bon moment bien que je n'étais pas dans le bon mood pour apprécier pleinement cette lecture. Si son écriture est agréable, fluide et dynamique, j'ai trouvé que l'humour manquait de délicatesse et que certains scènes étaient un peu trop surjouées ôtant un peu de crédibilité à cette histoire qui en manque déjà un peu.

Une lecture agréable et sans prise de tête.

[les +] Une Georgina attachante, de l'humour.
[les -] Un manque de crédibilité, des amies que l'on est pas sûre de vouloir ;)

Lu dans le cadre de :

  
Service presse - Harlequin

Scottish Lover
Déborah GUÉRAND

Harlequin - 2022
ebook (epub) - 419 pages

Les châteaux, les paysages, et surtout un homme insupportable en kilt : bienvenue en Écosse !

Rose Rafferty enchaîne les scandales et les frasques, au point de mettre en danger sa carrière d'actrice et de chanteuse à Hollywood. Son agent lui pose alors un ultimatum : soit elle accepte de se faire oublier un temps en Écosse, sur l'île de Mull, soit il détruit sa carrière. Et Rose a beau tempêter, il n'y a rien à faire : après des heures de vol, la voilà sur ce bout de terre perdu au milieu de nulle part, sans repères ni échappatoire et sans parapluie sous l'averse battante !

Toutefois, le pire reste son hôte : Callum MacLaine, vétérinaire bourru dont la famille vit sur l'île depuis plusieurs générations. Il a beau être grand, musclé, la faire frissonner de désir d'un regard... Il suffit qu'il ouvre la bouche pour que Rose ait envie de l'étrangler. Il est certain qu'une starlette superficielle ne tiendra pas deux jours sur ses terres ? Eh bien, qu'il s'accroche à son kilt, Rose est déterminée à lui montrer de quel bois elle se chauffe !

Ces derniers temps, Harlequin a sorti plusieurs romances pailletées flirtant agréablement avec les hautes sphères de la célébrité. Comme je vous le dis à chacune de ces sorties, j'en suis toujours ravie puisque l'adolescente que j'ai été il y a quelques années (#vivredansledéni) n'est jamais bien loin et je suis donc toujours aussi sensible à ce genre d'histoire. Pour le coup, Scottish Lover m'a vraiment rappelé les téléfilms de l'après-midi sur M6 (je ne sais pas s'ils passent toujours mais j'aimais bien regarder ça étudiante) : si le scénario est assez similaire à certaines histoires, il n'en reste pas moins toujours aussi croustillant et agréable à suivre. Si c'est vu et revu, j'aime bien ce fil conducteur de la célébrité désaimée suite à un nouveau scandale qui vient se mettre au vert, incognito, et tombe sous le charme d'un inconnu local bougon qui lui rappelle que le plus important dans la vie reste la simplicité, la famille et la nature. Cliché, certes, mais prenant !

J'ai trouvé Rose très agréable à suivre et, si j'ai eu un peu de mal à comprendre comment elle a pu autant se ridiculiser, l'on voit rapidement comment son addiction s'est peu à peu installée. Personnellement, j'ai trouvé intéressant de parler dans ce livre de l'alcoolisme. C'est un sujet qui reste tabou alors que l'on connait tous des personnes souffrant de cette maladie. Du coup, je trouve ça bien que des livres - non dramatiques - abordent le sujet. Avec de l'amour, de l'espoir et une touche de romantisme, c'est tout de suite plus glamour ! J'ai bien aimé également le regard de Callum sur les addictions : même s'il est dur, on comprend rapidement pourquoi et cela nous apporte un peu plus de recul sur la situation. Clairement quand, comme moi, on ne boit pas du tout, ce n'est pas évident de se projeter dans ce genre d'intrigue. Même si c'est assez cliché psychologie de comptoir, le fait de pouvoir raccrocher l'intérêt de Rose pour l'alcool à son adolescence sous les projecteurs ainsi qu'à son mode de vie qui impose d'être festif, aide aussi à avoir un regard bienveillant envers elle et, au final, de s'y identifier un peu.

Même si c'est également cliché, j'aime bien les histoires de citadine à la campagne. Elles sont souvent drôles et, bizarrement, je m'identifie assez à ce genre d'héroïne. Avec mes parents, nous avons toujours fait des allers-retours entre la ville, où ils travaillaient et où on vivait au quotidien, et leur maison de campagne le week-end, qu'ils avaient décidé de garder après leur mutation pour rester proche de la famille. Alors, la semaine je passais pour une campagnarde et le week-end pour une citadine. Si aujourd'hui les différences sont moins marquées, notamment dans l'habillement, grâce aux réseaux sociaux et à internet, ce n'était pas du tout le cas il y a 15 ans où l'on me regardait souvent de travers avec mes robes vintage en Mayenne (alors qu'à Nantes, tout le monde s'en fichait). Bref, comme elle, je me suis souvent sentie entre deux eaux sans savoir réellement comment agir ou m'exprimer pour passer inaperçue. Alors, ce genre d'intrigue a toujours une saveur particulière pour moi. Dans le cadre de Rose et de sa célébrité, j'ai apprécié la complexité de cette intrigue impliquant aussi la révélation de son identité et donc le retour des fantômes du passé.

La romance est sympa' mais ce n'st pas forcément ce que j'ai préféré dans ce roman. Cela dit, j'ai aimé la façon dont elle avance progressivement, au fur et à mesure que Rose s'intègre dans la ville mais aussi dans la famille de Callum. Pour le coup, c'est vraiment très crédible de la voir se redécouvrir en simplicité et laisser tomber le masque un peu moche de l'égo pour celui de la sincérité : Callum ne pouvait que tomber sous son charme ! Les rebondissements sont plutôt classiques (et parfois un peu frustrants) mais la conclusion est sympathique.

Rose m'a bien plu. Sous ses airs un peu prétentieux, j'ai trouvé ses fragilités touchantes. J'ai apprécié ses rapports avec Connie et ses enfants, Joannie et James : la simplicité qui s'en dégage est très belle et donne l'impression qu'elle découvre quelque chose qu'elle n'a jamais vraiment eu. J'ai trouvé très agréable de la voir s'investir dans la vie de la communauté de Mull et reprendre le pas sur ses démons.

Callum est également intéressant mais il m'a moins touché. Si j'ai apprécié son côté secret, je l'ai trouvé assez cliché par sa personnalité ronchon et son statut sur l'île. Cela dit, j'ai trouvé bien qu'il ait des préoccupations plutôt terre à terre avec son métier de vétérinaire alors qu'il vit dans un château (#sobriété).

J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture dynamique et enjouée de Déborah GUÉRAND. J'apprécie son humour discret et ses mots assez imagés qui nous projettent directement au cœur de l'action. Le ton est simple et entraînant, démontrant bien la volonté de Rose d'aller de l'avant. J'ai également apprécié les passages plus sensuels sans pour autant être too much grâce aux petites touches d'humour qu'elle distille.

Une romance aux multiples contrastes.

[les +] Des personnages sympathiques, des sujets un peu tabous, une dose discrète de paillettes et d'humour.

[les -] Un Callum un peu cliché.

Lu dans le cadre de :

Service presse - Harlequin (Netgalley)
Challenge Bookineurs en Couleurs #5.10 : JAUNE
Challenge gourmand #18 : Fruits

Du même auteur :
♦ Mon beau sapin, Roi des enfoirés (que j'aime ton fessier) ♦ Objectif : Saboter le mariage (et choper le témoin !) ♦ Oups, je crois que je t'aime 
■ You Only Love Once ♦ tome 1 ♦ tome 2

Reviens vite, tu me manques déjà !
Julia PARME

Harlequin - 2021
Ebook (Epub) - 258 pages

Fleuriste créative cherche client charmant pour concevoir de jolis bouquets... et plus si affinités.

Un sourire ! C'est tout ce qu'il a fallu pour que le cœur d'Iris s'emballe ce matin. Il faut avouer que son nouveau client, Gabriel, est plus charmant que la plupart des habitués de sa boutique. Et galant, qui plus est ! Il n'a pas hésité à lui venir en aide lorsqu'elle s'est coupée avec l'un de ses outils. Un réflexe que n'aurait certainement pas eu Édouard, son petit ami de longue date, qui a toujours fait passer ses copains avant elle. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour imaginer quoi que ce soit entre elle et Gabriel. D'autant que, si ce dernier lui a acheté des fleurs, c'est sûrement pour les offrir à quelqu'un qui lui est cher... C'est vite vu : s'il ne remet plus les pieds dans son magasin, Iris sera fixée. Mais s'il revient... C'est peut-être qu'elle lui plaît elle aussi !

J'aimais bien le titre romantique de ce livre ainsi que sa couverture un peu désuète. J'ai un faible pour les romances que l'on a un peu de mal à dater, dans le sens où elles pourraient aussi bien s'appliquer à notre époque qu'à celle de nos parents, voire de nos grands-parents. C'est un peu le cas de Reviens vite, tu me manques déjà ! qui est vraiment intemporelle bien que la technologie mise en avant nous rappelle que cela se passe bien de nos jours.

J'ai trouvé plutôt facile de s'identifier à Iris, notamment dans sa façon de vouloir aller de l'avant parfois plus vite que les personnes qui sont en face d'elle. Si, heureusement pour nous, sa relation avec Édouard n'est pas une vérité universelle, tout couple passe par des rythmes au tempo pas toujours très bien accordé, surtout dans les changements de cycle (ceux qui se sont connus étudiants doivent se souvenir du moment pas évident de l'entrée dans la vie active). Les émotions qui s'en dégagent sont sincères et j'ai vraiment été touchée par la peine d'Iris face au manque d'engagement d'Édouard. C'est essentiel de se sentir aimé et important pour l'autre, même si cela ne s'exprime pas toujours de la même façon suivant les personnes et leurs besoins. #les5langagesdelamour

Dans ce contexte-là, on ne peut pas vraiment en vouloir à Iris de craquer sur Gabriel. Certes, ce n'est pas terrible de sa part mais, encore une fois, c'est plutôt prévisible. L'important n'est pas qui l'on regarde pendant la journée mais le choix que l'on fait quand on est face à quelqu'un qui nous plaît (clairement, si regarder c'est tromper, il faut que j'arrête de visionner Peaky Blinders !). Bref, j'ai trouvé leur rencontre plutôt mignonne ainsi que les attentions qu'ils ont l'un pour l'autre : ils sont assez touchants dans leur timidité. J'ai trouvé ce triangle amoureux plutôt agréable à suivre et finalement assez peu jugeant. Si Iris se retrouve dans une position plutôt délicate, je trouve qu'elle s'en sort assez bien dans ce contexte. En tout cas, j'ai trouvé la conclusion très agréable.

J'ai également apprécié les intrigues secondaires, notamment concernant la destinataire des bouquets commandés par Gabriel mais aussi sur les histoires de Jeanne, l'amie et colocataire d'Iris. La première m'a particulièrement touchée, donnant une profondeur un peu plus sombre à cette histoire sans pour autant faire pitié. Je trouve que cela rend encore plus jolis les prétextes que trouve Gabriel pour retourner à la boutique d'Iris.

Iris m'a beaucoup plu. Elle m'a rappelée mon amie Emilie par son côté rêveuse, la douceur et l'écoute dont elle fait preuve, ainsi que par son côté joliment désuet lui donnant une aura délicate et intemporelle. Il est facile de s'attacher à Iris tant elle est bienveillante mais aussi du fait de cette mélancolie, plutôt positive, et ses émotions à fleur de peau : clairement, elle nous donne envie de prendre soin d'elle. J'ai également été touchée par son amitié avec Jeanne qui donne une facette de sororité à ce livre : j'ai aimé leur belle entente, sans jugements et la facilité de leurs échanges bien qu'elles ne soient pas toujours d'accord.

J'ai également bien aimé Gabriel qui m'a beaucoup touchée par son coté un peu gauche et timide. C'est plutôt mignon la manière dont il se rapproche discrètement d'Iris. J'ai aimé son charme léger de Monsieur-tout-le-monde qui lui donne, justement, une saveur particulière. Édouard est totalement différent ce qui, fatalement, nous fait nous demander comment une fille aussi attentionnée qu'Iris a bien pu trouver attirant un lourdaud de son genre.

J'ai vraiment passé un bon moment avec ce premier roman de Julia PARME. J'ai aimé son ton calme et un peu sentimental qui confère une douce sensualité à Reviens vite, tu me manques déjà !. Comme je le disais plus haut, j'aime beaucoup la finesse qui se dégage de cette histoire lui donnant une dimension très différente, peut-être moins encrée dans le 21e siècle mais faisant donc écho à plusieurs générations de femmes.

Une romance intemporelle au charme particulier.

[les +] Des personnages doux et bienveillants, une romance intemporelle.
[les -] Un Édouard sans intérêt.

Lu dans le cadre de :

Service presse - Harlequin (Netgalley)
Challenge Bookineurs en Couleurs #5.10 : JAUNE
Challenge gourmand #18 : Fruits