Le système financier mondial vient de s’écrouler. Il ne s’en relèvera pas, plongeant toute une civilisation dans le chaos. Lawrence Newton a accepté sa destinée. Il a renoncé à ses espoirs, à ses convictions, et à l’amour de sa vie pour suivre les traces de son père au sein du consortium HONOLA. Samson Bimda est le chef d’un village au nord de l’Ouganda. Les semences OGM vendues par la compagnie ruinent ses champs et ne lui permettent plus d’assurer sa subsistance. Clara, Hakim et Louise sont trois militants au sein du mouvement écologiste GreenForce. Au hasard d’une de leurs actions, ils tombent sur des documents compromettants qui vont les dépasser. À la veille du plus grand sommet européen déterminant l’avenir de millions de personnes, chacun doit défendre ses intérêts, quitte à en payer le prix le plus lourd.
J'avais tellement aimé les deux autres romans de J. Heska, que j'ai demandé aux éditions Seconde Chance de me faire parvenir le troisième livre de l'auteur : On ne peut pas lutter contre le système.
Des trois, c'est celui qui me faisait le plus peur : l'histoire semblait assez compliquées par son sujet assez difficile. Alors, effectivement, c'est complexe, mais surtout, ça se lit très bien ! Et puis, par un heureux concours de circonstance, ça me permet d'ajouter une lecture au titre long supplémentaire à mon challenge Lire sous la contrainte de Phildes.
Le truc avec J. Heska, c'est qu'il me fait un peu peur, bien que ses histoires tiennent toujours plus du divertissement que du débat : il s'attaque toujours à des sujets qu'on refuse de voir dans la réalité et, avec beaucoup d'ironie et assez peu de tact, il nous force à y faire attention. On ne peut pas lutter contre le système en est le parfait exemple : ça commence par une histoire de singes de laboratoire et ça fini avec un gigantesque complot financier mondial ...!
Dans ce roman, l'on voyage, aussi bien sur tous les continents que dans le temps. On saute sans cesse d'une époque à une autre et d'un pays à l'autre. C'est aussi essoufflant que prenant ! D'autant plus que le style de l'auteur dans ce roman est assez nerveux et les chapitres sont courts. Ça ne manque pas de rythme et pourtant, J. Heska prend le temps de nous exposer ce qu'il se passe : ce qui vu la complexité de l'histoire est vraiment positif.
Honnêtement les différents personnages ne m'ont pas vraiment plu, par contre, ils m'ont convaincu. Il faut dire aussi qu'ils sont tellement dans leur monde, tellement omnibulés par les idées qu'ils défendent qu'on ne peut se reconnaître en eux et se mettre difficilement à leur place. Ils sont différents de la plupart des personnes, font les choses réellement à fond et c'est pour ça que l'histoire marche aussi bien. Mais, ça s'arrête là : ils m'ont fait un peu trop peur pour que j'ai de la sympathie pour eux.
La fin m'a énormément surprise : déjà parce que je ne m'y attendais pas, mais surtout parce que je la trouve immorale. Elle m'a profondément déçue par ce côté là, mais honnêtement, c'est aussi ça qui fait que je l'ai autant appréciée (c'est que je suis compliquée moi aussi !) : elle me parait on ne peut plus réelle. Je suis sûre que dans des circonstances similaires, beaucoup réagiraient de cette façon.
En fait, c'est surtout ça que j'ai apprécié dans ce roman : on peut se dire que tout ça n'arrivera probablement jamais (ce qui serait assez bien), il n'empêche qu'il y a du vrai dans cette histoire (rien qu'à regarder le lobbying des industries pharmaceutiques...--') et que ça nous force à nous poser des questions. Ce que me plait aussi dans ce livre, c'est que tous les lecteurs perçoivent les choses différemment ce qui est à l'origine de jolies discussions sur la toile ;)
On ne peut pas lutter contre le système est un roman que je vous conseille vivement !
[les +] Très réel, un thème intéressant, une histoire complexe, un joli final.
[les -] ...
Du même auteur :
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