De 1934 à nos jours, Love Medicine retrace les destins entrelacés de deux familles indiennes, isolées sur leur réserve du Dakota, à qui les Blancs ont non seulement volé leur terre mais ont aussi tenté de voler leur âme. Mêlant comédie et tragédie, puisant aux sources d'un univers imaginaire riche et poétique qui marque tous ses livres, de Derniers rapports à Little No Horse à ce qui a dévoré nos cœurs, ce roman est présenté ici dans sa version définitive, reprise et augmentée par l'auteur.
Je crois que c'est le premier livre parlant des amérindiens que je lis. Pourtant c'est une culture qui m'intrigue et m'inquiète un peu (c'est la faute à Disney ! Les loups qui sortaient du feu du sorcier dans Pocahontas faisaient vraiment peur !).
Si j'aime les films et les contes indiens d'autrefois, je ne connais très peu de la vie d'aujourd'hui dans les réserves indiennes si ce n'est ce que j'ai appris en cours d'anglais : qu'ils étaient pauvres et noyaient leur tristesse dans l'alcool (Super les préjugés - que je ne partage pas - du bouquin ! )... Du coup, quand j'ai vu qu'un partenariat sur Livraddict avec Le livre de poche pouvait m'aider à en savoir un peu plus, j'ai sauté sur l'occasion, surtout que la maman de Louise Erdrich était amérindienne.
Love medicine m'a bien plu, même si il n'est pas tout à fait comme je le pensais. Je ne pensais pas que le racisme était encore autant présent aux Etats-Unis dans les années 1980, Rosa Parks étant passée 20 ans plus tôt, je pensais que les gens s'étaient bien ouverts d'esprit, mais visiblement non.
Dans Love medicine, il y a beaucoup de phrases dérangeantes, voir même choquantes du genre "un indien intéressant est un indien mort ou agonisant" (ce n'est pas une citation, je l'écris de mémoire). Et d'autant plus de situations révoltantes : tout part toujours en cacahuète. Même quand c'est bien parti, ça fini toujours par retomber comme un soufflé sorti du four. On voit les différents personnages lutter et se battre continuellement sans que rien ne change : on se sent rapidement impuissant.
J'ai beaucoup aimé le fait que Love medicine se présente en plusieurs petits réçits intercalés les uns entre les autres. Je suppose que ça en dérengera certains, mais moi, ça me plait ! C'est comme un recueil de nouvelles plus ou moins indépendantes les unes des autres. C'est agréable à lire, on peut commencer par celle que l'on veut (ou presque)... Je pense que ceux qui lisent plusieurs livres à la fois aimeront beaucoup cette facette du livre !
Je dois dire que j'aime beaucoup l'histoire qui donne son nom au titre du livre : Love medicine. Comme les autres elle est bouleversante mais elle dégage beaucoup d'amour.
En bref, j'avais bien raison de me méfier de mon livre d'anglais : d'accord la vie des amérindiens n'est pas rose, mais ce n'est pas pour cela autant qu'ils ont tous leurs jetons aux alcooliques anonymes. D'accord ce n'est qu'une fiction et que ça ne prouve rien. Mais on y voit de réelles valeurs envers la famille, l'amour et le travail. Les gens que l'on croise dans Love medicine ne sont pas riches, mais ils dégagent une grande force.
Rien ne me prouve que Louise Erdrich nous montre la vraie facette des amérindiens mais c'est à celle-ci que j'ai envie de croire : à des gens qui ont de très belles valeurs de vie.
Je vous invite vivement à découvrir Love medecine : c'est un livre très enrichissant.
Merci beaucoup à et aux éditions de m'avoir permi de découvrir ce très joli livre !