Un amour total, passionnel, désintéressé, tapi dans l'ombre, n'attendant rien en retour que de pouvoir le confesser. Une blessure vive, la perte d'un enfant, symbole de cet amour que le temps n'a su effacer ni entamer. Une déclaration fanatique, fiévreuse, pleine de tendresse et de folie. La voix d'une femme qui se meurt doucement, sans s'apitoyer sur elle-même, tout entière tournée vers celui qu'elle admire plus que tout. Avec Lettre d'une inconnue, Stefan Zweig pousse plus loin encore l'analyse du sentiment amoureux et de ses ravages, en nous offrant un cri déchirant d'une profonde humanité. Ici nulle confusion des sentiments : la passion est absolue, sans concession, si pure qu'elle touche au sublime.
Ça fait un moment que ce livre trainait dans ma PAL (plus d'un an en fait), mais j'attendais le bon moment pour le lire. Stefan Zweig est vraiment un auteur avec qui j'aime prendre mon temps, d'autant plus qu'avec lui, c'est toujours trop court.
La surprise a été bonne, très bonne même, car j'ai pu déguster mon auteur favori (ou presque) plutôt trois fois qu'une : en effet, ce livre contient trois courtes nouvelles de Zweig : Amok ou le fou de Malaisie, Lettre d'une inconnue et La ruelle au clair de lune. Les trois ayant en commun des dames au fort caractère et à l'orgueil bien dessiné.
Amok ou le fou de Mailaisie est celle qui m'a le moins touchée même si elle est très agréable à lire : pendant les trois quarts de l'histoire, je ne me suis pas franchement sentie concernée par cette-ci même si elle est très bien écrite. Par contre la fin, m'a vraiment touchée et émue. Je pense que c'est surtout dû au fait que le personnage du médecin ne m'a pas vraiment plu contrairement à la jeune femme.
Lettre d'une inconnue est ma nouvelle préférée de ce recueil, comme beaucoup je pense. Elle est vraiment très touchante et troublante, presque envoutante. Comme toujours Zweig a su me captiver de la première à la dernière ligne. La femme qu'il met en scène est vraiment des plus touchantes et même si elle est loin d'être comme tout le monde l'on se reconnait assez souvent en elle. Elle a vraiment beaucoup de caractère. Sans compter que la conclusion est vraiment émouvante.
La ruelle au clair de lune est également une très jolie surprise : L'histoire est vraiment très simple à la base et comme toujours, ce sont les mots de Stefan Zweig qui fait toute la différence et la rend envoûtante. On se retrouve vraiment totalement dans le désarrois du jeune homme ce qui est très agréable et la chute est vraiment bien.
Honnêtement je ne vois pas qui d'autre que Stefan Zweig aurait pu écrire ce recueil : tout autre auteur que lui se serait cassé les dents sur ces trois nouvelles.
Si vous aimez cet auteur, ce récueil vous plaira : c'est un joli coup de coeur pour moi !
Du même auteur :
♦ La confusion des sentiments ♦ Le joueur d'échec ♦ Le voyage dans le passé ♦ Vingt-quatre heures de la vie d'une femme