Ce livre est vraiment une bonne surprise. En l'ouvrant que m'attendait à lire quelque chose de bien, mais pas à ce point là. Cela dit, je ne tiens pas à un faire trop, je l'ai beaucoup aimé, certes, je l'ai lu en quelques heures (il y a quand même 599 pages !), c'est certain, mais je ne pense pas qu'il sera mon livre préféré de l'année...
J'ai aimé le lieu où ce passe l'histoire, l'époque et les personnages. Tout dans ce livre est crédible : on a envie d'y croire et on le fait sans problème. Ce n'est pas un livre tellement sombre : ce n'est pas joyeux mais les meurtres sont abordés avec beaucoup de tact et de distance, un peu comme si on le lisait dans le journal et que quelqu'un de notre connaissance enquêtait dessus. On apprend également beaucoup sur cette époque de la Renaissance : quand on lit Le Guetteur du Midi, on apprend plein de chose et ce n'est réellement que du plaisir !
Bizarrement, je ne me suis pas imaginé dans la peau de Louise, l'héroïne du récit. Au contraire, je me suis plus vu comme une de ses amies. J'ai beaucoup critiqué ses actions et réactions tout au long de ma lecture (ce qui m'a valu pas mal de regards appuyés venant de ma famille - il faut croire que mon père aime lire/regarder la télévision/travailler dans le silence ( les parents, je vous jure --')...).
Les autres personnages sont tout aussi attachants. Dans ce livre les personnages sont assez détaillés tout en restant très mystérieux. C'est l'avantage aussi du récit policier que nous offre Le Guetteur du Midi : le fait de ne pouvoir découvrir qu'à la fin le meurtrier nous laisse nous interroger un peu sur tous les personnages, mais je dois avouer que j'ai été assez surprise par la découverte de celui-ci ou celle-ci ([AHAH] Il faut le lire pour le savoir !).
L'intrigue de ce texte est très complexe car les questions sont multiples. Laon nous cache un meurtrier qui venge une sorcière, on se pose des questions sur la famille de Louise (qui ne l'a jamais connue) et tout est entremêlé par des histoires de cœur...
C'est cette complexité qui rend tout crédible : rien dans la vie réelle coule de source, quand un malheur arrive, il n'est jamais seul, tout comme les histoires d'amours ne sont jamais simple...
Mon grand regrets c'est que j'ai du lire ce livre accompagnée de mon cours d'Initiation au Médicament : au début du récit certaines indications sur la médecine de cette époque m'ont paru bizarre et surtout différente de ce que j'apprenais en cours (je suis en PACES - la Première Année Commune des Études de Médecine - "Bienvenue en Enfer !"), rien qui puisse déranger un "non initié". Des petits détails sans importance en soit, mais qui m'ont fait tiqué : dans ce livre, qui se passe en 1590, on lit plusieurs fois le terme de "médicaments" mais ce mot n'apparait que bien plus tard, à l'époque - d'après mon cours - on parle de "remèdes" ou encore de "drogues". On entend aussi parle de l'"Antidotaire de Nicolas" mais techniquement le nom est latin et doit le rester "Antidotarium Nikolai", surtout que pour le coup dans Le Guetteur du Midi, on explique bien que tout ce qui a trait au savoir ne doit pas être traduit mais rester écrit en langue morte...
Après, bien sur, je ne suis pas une spécialiste de la question et la plupart des lecteurs s'en moqueront totalement - ce que je comprends parfaitement - mais je remercie Michèle Lajoux pour ça, au moins j'aurais révisé mon cours grâce à elle !
Pour conclure, je dirais que ce livre est une réelle bonne surprise qui m'a transporté quatre cent ans en arrière. Je n'ai absolument rien deviné de ce qui allait ce passer et j'ai trouver ça fortement agréable.
Je ne peux que vous conseiller ces 600 pages d'intriques aussi bien amoureuses que "policières" !
Un grand merci à
et
de m'avoir permis de faire cette jolie découverte !