Dans un village du sud de l'Espagne, une lignée de femmes se transmet depuis la nuit des temps une boîte mystérieuse...
Frasquita y découvre des fils et des aiguilles et s'initie à la couture. Elle sublime les chiffons, coud les êtres ensemble, reprise les hommes effilochés. Mais ce talent lui donne vite une réputation de magicienne, ou de sorcière. Jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs, elle est condamnée à l'errance à travers une Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang. Elle traîne avec elle sa caravane d'enfants, eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels.
Carole Martinez construit son roman en forme de conte: les scènes, cruelles ou cocasses, témoignent du bonheur d'imaginer. Le merveilleux ici n'est jamais forcé: il s'inscrit naturellement dans le cycle de la vie.
La semaine dernière, j'ai découvert Carole Martinez avec son livre Du domaine des murmures, qui, même si je l'avais apprécié, ne m'avais pas du tout passionnée. Cela dit, il m'avait suffisamment intriguée pour que j'ai envie d'emprunter l'autre grand succès de l'auteur à la médiathèque maintenanttoutdesuite ;)
Le coeur cousu m'a davantage plus par son histoire, par son ambiance et par sa narration. Cependant, mon constat est le même que précédemment : ça traîne tellement en longueur que j'ai bien cru que j'allais m'ennuyer...
En effet, je me suis encore une fois vu tourner les pages du livre et j'ai bien horreur de ça : cette impression de ne pas avancer dans ma lecture ne m'a pas quittée de tout le livre. D'autant plus que celui-ci fait plus de 400 pages ce qui n'est plus vraiment négligeable.
Je ne sais pas du tout d'où cette impression peut bien venir, d'autant plus que je n'ai que rarement lu ce constat chez les autres bloggeurs. L'écriture de l'auteur ne manque pourtant pas de dynamisme, elle ne nous noie pas sous les descriptions, son histoire n'est pas particulièrement ennuyeuse... C'est un peu comme si Carole Martinez s'amusait à défaire entièrement une pelote de laine et que je n'en voyais pas la fin.
Cependant, j'ai beaucoup aimé son histoire, même si je dois reconnaître que j'y ai été beaucoup plus attentive au début qu'à la fin où j'en avais réellement marre de ne pas avancer dans ce bouquin. J'ai aimé ce côté magique, limite "conte pour grands enfants" avec ces histoires de sorcières, de bébé à plumes, de boîte magique, d'ogre...
Je trouve que ce sud de l'Espagne concorde parfaitement avec ces supperstitions. Cette ambiance un peu "sèche" et "poussiéreuse" m'a énormément plu. D'autant plus qu'elle est légèrement inquiétante et intimidante ce qui va très bien avec l'histoire.
Les différents personnages m'ont dans l'ensemble bien plu. Ils ne m'ont pas touchée, ni émue mais je les ai beaucoup apprécié. Ils sont simples, entiers et j'aime beaucoup leur façon d'avancer sans jamais regarder derrière eux ou d'écouter le "qu'en dira-t-on ?". Je ne les ai pas non plus trouvé particulièrement sympathiques, mais honnêtement, je n'en avais pas besoin pour apprécier l'histoire : leur petit truc en plus y suffit largement.
Le coeur cousu est une très chouette lecture bien que trop longue.
Du même auteur :
♦ Du domaine des murmures