"Dans une France sous la botte nazie, une fillette de 5 ans a vécu des choses horribles. Divisant sa petite vie entre "avant" et "après", elle se rappelle les jours heureux, ses jeux sur la terrasse d'une maison blanche avec vue sur la Garonne. Ces image du passé l'aident à vivre l'après, la guerre, l'exode la peur. Et la petite juive originaire de Hongrie, devenue ce "caillou tout rond, tout froid" à force de se cacher, s'interroge : pourquoi ce n'est pas bien d'être juif ?"
Ruth Velentini, Le Nouvel Observateur
"La guerre nous a suivis de l'autre côté de la barrière. Elle nous poursuit parce qu'on est juifs. C'est pas bien d'être juif. C'est interdit."
Ettel Hannah se raconte petite, avec les mots d'une enfant de 5 ans qui tente de comprendre l'absurdité de la guerre, qui cherche les réponses trop douloureuses pour les grands qui se taisent, pensant la protèger.
L'aventure de cette petite fille nous restitue intacts, comme une bouffé de mémoire, les fantasme de l'enfant qui a peur, qui espère, mais s'interdit de rêver....
Les personnages sont très attachants, déjà par leur histoire, ils nous donnent envie de les protéger. Leur secret est trop lourd à porter, on sait que ça va mal finir, mais eux ne le comprennent pas. Ils continuent à vivre, presque comme si de rien n'était, ce qui rend encore plus sombre l'histoire.
On est parfois mal à l'aise, embarrassé. On aimerait faire quelque chose, mais on ne le peut pas. On se sent impuissant, inutile. On ne peut pas agir. On revit l'histoire, décrite par l'innocence même d'une petite fille de cinq ans. C'est terrible.
Ettel Hannah, en utilisant Sabine pour nous conter la face la plus noire de l'histoire mondiale, nous fait ressentir triplement les choses. C'est d'autant plus terrible parce que c'est raconté par un enfant.
Il serait vraiment dommage de ne pas lire Le Caillou de Lune d'Ettel Hannah.