La Pitié dangereuse (1939) est l'unique roman de Zweig. C'est l'histoire d'un jeune officier de cavalerie ému par la paralysie d'une jeune femme. Par pitié, il multiplie ses visites, alors qu'Edith a de plus en plus de mal à cacher l'amour que lui inspire le beau soldat.
J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge ABC 2014 organisé par Nanet mais il me permet également de participer à la session GN + Adjectif du challenge Lire sous la contrainte de Philippe et à la session café du challenge Gourmand de Titepomme.
J'avais choisi ce livre parce que j'apprécie beaucoup l'auteur et que j'ai bon espoir d'arriver à lire tous ses écrits. J'apprécie toujours la force de ses mots et toute l'émotion sous-jacente, à fleur de peau, que l'on ressent en le lisant mais là... rien. Niet. Quedalle. J'ai apprécié l'histoire et l'écriture mais je suis déçue de ne pas avoir retrouver l'âme de mon nouvelliste préféré. Remarque, maintenant, je comprends mieux pourquoi La pitié dangereuse est son seul roman et, même si l'histoire est top, je pense que c'est une bonne chose qu'il se soit abstenu si l'émotion de ses nouvelles se retrouve diluée dans les romans...
Pourtant, j'ai vraiment adoré cette histoire : j'ai aimé cette idée de la spirale infernale qui entoure Toni. On sent qu'il ne veut pas faire mal les choses mais il se retrouve entrainer dans quelque chose qu'il ne maitrise plus et qui va de plus en plus loin. J'ai trouvé intéressant la façon dont l'on ressent les émotions du jeune homme : tantôt mal à l'aise, tantôt heureux, tantôt effrayé... C'est difficile de s'imaginer à sa place vu les choix qu'il fait et leurs conséquences plutôt terribles.
Edith est un personnage qui m'a beaucoup plu : la première fois que l'on l'a rencontre elle est assez effacée, triste et au fil de ses rencontres avec Toni, elle s'affirme de plus en plus et commence à espérer. Elle change totalement de visage ce que j'ai trouvé très intéressant et bien décrit. Par contre, la fin m'a mis profondément mal à l'aise : à force de suivre Toni, de m'identifier plus ou moins à lui, je me suis sentie mal pour lui à la fin du bouquin mais, à aucun moment, je n'ai pensé à la jeune fille. Je ne sais pas si c'est une volonté de l'auteur de l'oublier à la fin du livre, mais la prise de conscience a été assez difficile pour moi...
Ce n'est pas que ce roman est mauvais, au contraire ! C'est juste que certains auteurs sont plus doués pour écrire des romans que des nouvelles et vice-versa, ce qui est visiblement le cas de Stefen Zweig. Je pense que quelqu'un qui connait mal l'univers de l'auteur appréciera cette histoire à sa juste valeur alors qu'un amateur sera certainement déçu... Après, je ne suis peut-être qu'un cas isolé !
Une histoire très intéressante.
[les +] Une histoire intéressante et bien menée, beaucoup d'émotion.
[les -] Une écriture plus fade que dans les autres écrits de l'auteur.
Du même auteur :
♦ La confusion des sentiments ♦ Le joueur d'échec ♦ Lettre d'une inconnue ♦ Le voyage dans le passé ♦ Vingt-quatre heures de la vie d'une femme