" - Nous allons conclure un marché, veux-tu ? Toi, Joseph, tu feras semblant d'être chrétien, et moi je ferai semblant d'être juif. Ce sera notre secret, le plus grand des secrets. Toi et moi pourrions mourir de trahir ce secret. Juré ? - Juré. " 1942. Joseph a sept ans. Séparé de sa famille, il est recueilli par le père Pons, un homme simple et juste, qui ne se contente pas de sauver des vies. Mais que tente-t-il de préserver, tel Noé, dans ce monde menacé par un déluge de violence ? Un court et bouleversant roman dans la lignée de Monsieur Ibrahim... et d'Oscar et la dame rose qui ont fait d'Eric-Emmanuel Schmitt l'un des romanciers français les plus lus dans le monde.
Woaw !
Quelle claque ! Je m'attendais bien à tout sauf à ça ! (faudrait qu'un de ses jours, je commence par lire le résumé au lieu de me jeter sur le texte...).
C'est typiquement le genre de lecture que j'apprécie. Bizarrement, je fais partie de ces personnes qui dévorent les livres sur le nazisme... J'aime beaucoup le fait qu'une fois le livre fini on se dit que ça pourrait très bien recommencé. Dans ce genre de livre, l'amour de l'humain et le respect est palpable, alors que ce sont des notions que beaucoup de gens ont tendance à oublier. L'enfant de Noé est une très bonne piqure de rappel pour ça !
Le personnage de Joseph est très attachant. Il est curieux, se pose beaucoup de question, a de la suite dans les idées et n'est pas stoïque... Il ne serait pas juif et l'histoire ne se passerait pas pendant la guerre, je suis certaine qu'il ferait des tas de bêtise.
Rudy, son "parrain", est un garçon également très touchant. Il a l'air assez zen, sans prise de tête... A 16 ans, j'aurais adoré l'avoir comme ami !
Par contre, bizarrement, j'ai trouvé que le Père Ponce était un personnage assez bizarre... Il n'en reste pas moins attachant, mais dans la vraie vie, il ferait parti de ces personnes dont je me méfie.
Je dois dire que ce qui m'a agréablement surprise, c'est que contrairement à beaucoup de livres sur ce passage de l'histoire, le regard sur les nazis reste ouvert. Bien sur, ils restent les "méchants" de l'histoire, mais certains passages nous rappellent qu'ils étaient simplement des hommes obligés d'agir comme ça (je suis certaine que vous aussi, vous n'aimeriez pas avoir la mort de vos parents, enfants, conjoint sur la conscience... - cela dit, ça ne veut pas pour autant dire que ce qu'ils ont fait est pardonnable, au contraire !). Ce n'est pas dit clairement, la plupart des lecteurs n'auront surement pas relevé, mais certains indices nous montrent que certains nazis étaient contre ce qui faisait. Et ça, je trouve ça vraiment bien. Pour une fois que "allemands ≠ méchants", j'étais obligée de le faire remarquer !
Parce que c'est une jolie lecture, agréable, touchante et un peu triste, lisez donc L'enfant de Noé !
Du même auteur :
♦ Oscar et la dame rose