C'est ici l'histoire d'un itinéraire long, douloureux, osé : une recherche identitaire.
Depuis l'enfance Rosaglia a saisi cette évidence : Dis-moi d'où tu viens et je te dirais qui tu es.
Elle a pourtant toujours craint d'affirmer des racines. Lesquelles ? On les lui a communiquées en catimini. Elle a dû les cacher... jusqu'à en avoir honte. Une bâtarde. Rosaglia est une enfant dans laquelle une révolte sourde gronde. Elle vit une enfance cachée et s'abandonne au mystère qui s'impose à elle : qui est-elle, d'où vient-elle ?
Sa quête de reconnaissance la place en esclavage. Un joug élève et nourrit le sentiment de rejet à son apogée. Sa différence, c'est de n'avoir droit qu'à l'identité nominale d'un père différent : un gitan. Un nom sans patrimoine. Elle est pourtant le délicieux produit d'un mélange nord/sud. Jacqueline, sa mère, va tout mettre en oeuvre pour entretenir l'interdit, le secret, le mystère...
Encore un petit coup de coeur avec cette nouvelle publication de La planète des couleurs : décidément avec cette maison d'édition, je me découvre en tant que coeur d'artichaut !
J'étais très intriguée par Je m'appelle Hérédia, témoignage présenté comme une autobiographie-fiction et comme a mon habitude, n'ayant pas lu le résumé, je m'attendais à des brides de vie propulsées dans un monde de fantasy... En tout cas, c'est ce à quoi me faisait penser la couverture que je trouve très jolie d'ailleurs !
Mais en fait, ce n'est pas du tout ce que je m'imaginais : on est bien dans la vie réelle et pour le coup ce témoignage se lit vraiment comme un roman. Réalité et "arrangements" se mêlent parfaitement, si bien que je n'ai pas pu discerner le "vrai" du faux" : certains passages pourraient être romancés mais pourtant ils sont crédibles. J'espère que tout ne s'est pas produit pour l'auteur en tout cas. Sincèrement.
Dans ce témoignage, on part à la rencontre de l'enfance de Rosaglia Hérédia-Harel. J'ai bien aimé le fait de sentir que ce texte était réfléchi : je ne pense pas qu'il ai été écrit juste après l'adolescence et donc de l'histoire qu'elle nous raconte. Il y a une vraie maturité dans les propos qu'on lit et beaucoup de recul, j'aime beaucoup ça. D'autant plus que l'auteur à une écriture très agréable même si le début du texte m'a quelque peu déconcertée.
Et j'ai bien aimé le fait qu'elle n'enjolive pas son personnage pour faire encore plus pleurer dans les chaumières : dans beaucoup de témoignage, les auteurs jouent sur les mots pour se placer plus encore en victime. Pas de doute, la Rosaglia du livre en est une, mais elle a toujours sa dignité et a aucun moment je n'ai eu pitié d'elle.
Je m'appelle Hérédia n'est pas franchement une histoire agréable à lire. Je ne dis pas que je ne l'ai pas aimé, hein ! Seulement que les situations qu'on y trouve sont horribles : femmes battues, enfants maltraités, problèmes d'identités... je ne souhaite vraiment à personne d'être à la place de Rosaglia.
Ce témoignage est vraiment touchant. J'espère sincèrement que vous aurez l'occasion de le découvrir !
Un très grand merci à Tchoucky et à Typy des éditions La planète des couleurs pour m'avoir permis de découvrir Je m'appelle Hérédia.
N'hésitez pas à visiter le site et découvrir les belles valeurs qu'elle(s) défend(ent) !
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