Sébastien et Éléonore, frère et sœur, complices inséparables, la quarantaine proche, se retrouvent à Paris. Également beaux et blonds comme il se doit, les voici nonchalamment installés dans un meublé de hasard, parfaitement désargentés et parfaitement disponibles.
Presque aussitôt, se pressent autour d’eux Nora, une Américaine aussi riche que mûre, Bruno, jeune premier du cinéma français, Robert, un célèbre imprésario…
Pour une fois la petite musique prend des tonalités cinglantes, froides et personnelles. Sagan prend parti pour l’un ou l’autre de ses personnages et nous livre ses points de vue sur leur vie et la sienne. Elle nous offre ses sentiments sur les critiques de ses livres, sur ce qu’elle pense elle-même de sa « petite musique », elle nous parle de sa vie et se met en scène comme rarement. Elle utilise le « je » pour justifier ses choix et lui redonne, dans une pirouette finale, son statut romanesque.
Une très grande œuvre.
Je n'avais encore jamais eu l'occasion de lire un roman de cette grande dame de la littérature française qu'est Françoise Sagan, alors forcément, quand j'ai découvert que le mot du mois pour le challenge Un mot, des titres de Calypso était "âme", je me suis dis que c'était l'occasion ou jamais !
Cela dit, le livre fini, je ne sais pas trop qu'en penser... Je ne suis même pas certaine d'avoir aimé ce livre ! Certaines choses m'ont plues, d'autres moins, d'autres pas du tout. Mais Des bleus à l'âme est une oeuvre tellement à part que je suis bien embêter pour dire ce que j'en ai pensé.
Je n'ai pas vraiment apprécié les deux personnages de l'histoire : Eléonore et Sébastien, ils ne vivent pas comme moi et ne partage visiblement pas non plus mes valeurs. Je crois que je pourrais affirmer sans me tromper qu'ils font partis de la catégorie humaine des "parasites" : ils n'ont plus beaucoup d'argent, et pourtant ils ne voient pas la nécéssité de travailler, préférant de loin vivre aux crochets de leurs connaissances...
D'un autre côté, je n'ai pas lu Château en Suède, peut-être que si je l'avais lu, vu que ce sont les mêmes personnages, j'aurais davantage apprécié Des bleus à l'âme.
L'autre chose qui m'a dérangée c'est l'alternance au sein d'un même châpitre entre l'histoire des deux frères et soeurs et les remarques sur la vie (et sa vie) de Françoise Sagan. C'est agréable, parfois beaucoup moins et souvent long. Cela dit, ça apporte un aspect un peu plus humain à l'histoire, même si ça m'a parfois donné l'impression qu'une main géante m'attrapait par le col de la chemine pour me tirer en arrière hors de mon livre. Pour faire simple, j'ai bien aimé ce qu'elle nous raconte sur ses déboires avec ses lecteurs et sur sa vie, mais je n'ai pas franchement apprécié la manière dont elle le faisait.
Des bleus à l'âme est vraiment entre le roman et l'essais. C'est une lecture agréable : Françoise Sagan écrivait merveilleusement bien, mais je ne sais pas si je prendrais la peine de lire d'autres de ses livres. Peut-être Bonjour tristesse quand même...
Des bleus à l'âme est vraiment un livre à part !