À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...
J'avais terriblement envie de découvrir ce film mais j'étais surtout très inquiète à l'idée de le faire. Même sa palme d'or ne m'a pas rassurée ! Il faut dire aussi que la BD dont il est inspiré avait été un gros gros coup de coeur. J'ai donc profité d'une copine qui avait envie de le voir également pour me lancer. Et bien, même si le film est bien, je suis terriblement déçue, parce qu'il ne respecte pas du tout le message plein d'amour de Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh.
Dans la BD, il était clair que c'était une histoire d'âme soeur, avec des sentiments purs et forts. Qu'Emma aurait pu être un homme, une vieille mamie ou tout ce qu'on veut d'autre, que Clémentine l'aurait aimé tout autant. Que c'est juste une question de destinée en soit, d'avoir trouver la bonne personne, celle qu'il nous faut vraiment.
Mais là, ce n'est pas du tout le cas dans La vie d'adèle (c'est quoi cette manie d'ailleurs de changer les prénoms ?) : c'est une histoire d'amour, c'est certain, mais pas aussi forte. Plus passagère et plus à sens unique... Moi qui trouvait que Le bleu est une couleur chaude pourrait faire changer un peu le regard de certaines personnes sur l'homosexualité, je ne pourrais certainement pas en dire autant de ce film. D'autant plus qu'avec ses scènes de sexe très osées et surtout très longues (à un tel point que ça en devient gênant de se retrouver dans cette peau de voyeur) et toute cette polémique autour du tournage, je trouve que le film donne une image "sale" aux rapports entre deux personnes du même sexe et je trouve ça vraiment dommage. Parce que dans la vraie vie, ça reste de l'amour et que les sentiments amoureux c'est forcément beau. Et surtout, parce qu'encore une fois, l'histoire initiale était tellement forte et tellement belle que ces deux filles m'avaient vendu du rêve, même si il est clair que je ne suis pas attirée par les femmes. Parce qu'on ne voyait que l'amour entre Clémentine et Emma et rien d'autre : qu'il n'y avait vraiment que ça qui comptais. Et surtout, parce que j'ai l'impression que pour la plupart des gens qui auront vu La vie d'Adèle, il restera "le film avec les deux lesbiennes chaudasses".
Pourtant, je reste persuadée que ce film montre assez bien la réalité d'une jeune fille qui découvre qu'elle aime les filles. Je pense qu'il reste proche de ce qu'ont pu vivre beaucoup de femme dans le cas d'Adèle et que c'est intéressant de le montrer à l'écran, notamment en ce qui concerne l'homophobie de tous les jours. Je pense notamment à cette altercation avec ses copines de classe... Quand on voit leurs réactions démesurées juste parce qu'Adèle a parlé avec une fille qui visiblement aime les filles, je trouve que ça fait vraiment peur. Et j'espère que ça fera peur également aux personnes qui réagissent comme ça inconsciament !
Ah, et la fin ne m'a pas du tout plu. C'est bien de se dire que des pages se tournent mais il n'empêche que ça ne vaut pas - encore une fois - l'histoire du Bleu est une couleur chaude.
Bref, La vie d'Adèle est un bon film, j'aurais du mal à dire le contraire, mais pour moi il ne vaut pas et ne respecte pas du tout l'histoire de Julie Maroh. Lisez donc Le bleu est une couleur chaude, la bande-dessinée est vraiment beaucoup plus forte et riche en émotion que ce film.
N'hésitez pas à me prévenir si la vidéo ne fonctionne plus...