« La colocataire est la femme idéale. »
Avec la rentrée vient aussi le moment de découvrir le tout dernier Amélie Nothomb. Chaque année, c'est la même chose, j'ai hâte de découvrir l'histoire hors norme qu'elle nous offre en cette fin d'été...
Je dois dire que cette année, j'étais particulièrement enthousiaste à l'idée de découvrir son nouveau livre : j'aime beaucoup les contes de notre enfance et celui de Barbe bleue m'a toujours semblé très mystérieux. D'autant plus que des amies avaient fait leur TPE sur Gilles De Raie et que les légendes à propos de ce "Barbe bleue" m'avaient intriguée... Alors, forcément, j'étais très curieuse de découvrir la réécriture du conte par cette auteure qui ne manque vraiment pas d'imagination !
J'ai aimé le peu de personnage dans cette histoire et le fait que l'on se sente vraiment dans un huit-clos. On sent tout de suite la menace qui pèse sur Saturnine (l"héroïne) dès qu'elle entre dans l'appartement de Don Elemerio (le proprio) et cette épée de Damoclès qui se précise de phrase en phrase dès qu'il est question de la pièce interdite...
Il est impossible de ne pas faire le rapprochement avec le conte de notre enfance, même si Amélie Nothomb n'écrit jamais précisément ce lien. Seul le titre nous le dit clairement, le reste n'est que rapprochement de situation.
Pendant toute la durée du livre, je me suis demandée ce qu'il était arrivée aux huit jeunes femmes qui avaient précédé Saturnine dans l'appartement de Don Elemerio. On sent vraiment qu'il a une vraie affection pour ces huit colocataires qui a aimé et qu'il continu d'aimer, mais rien ne nous dit précisément ce qui leur ai arrivé.
Don Elemerio est vraiment un personnage très intriguant et assez facilement : il vit dans sa bulle de perfection et ne semble pas prêt, ni vouloir, en sortir. Alors, forcément, le destin de ces femmes n'est pas une surprise et pourtant ça continue de rester un mystère.
Saturnine ne m'a pas franchement plu : je ne me suis pas retrouvé en elle et plus j'avançais dans l'histoire et moins c'était le cas. Elle est assez particulière, un peu comme une bombe à retardement... On dirait qu'une folie s'est déclarée en elle : comme si elle ne connaissait pas ses limites et qu'elle n'avait pas peur de se faire du mal à elle-même.
J'apprécie toujours autant l'écriture d'Amélie Nothomb : en peu de page, elle construit une vraie histoire, riche en rebondissement et en question. J'ai aimé les différentes références à la mythologie et les prénoms choisis pour ses personnages qui en disent beaucoup... J'ai été surprise par la toute fin de son livre, mais après coup, je me dis que j'aurais pu prévoir ces évènements : ça ne pouvait que se passer comme ça !
Barbe bleue est vraiment un roman à part.
Du même auteur :
♦ Cosmétique de l'ennemi ♦ La métaphysique des tubes ♦ La nostalgie heureuse ♦ Stupeur et tremblements ♦ Tuer le père ♦ Une forme de vie