A Abidjan, les problèmes s'accumulent pour Aya : Mamadou fait le génito pour la femme de son professeur, tandis que Félicité est séquestrée au village par son père. De son côté, Grégoire s'est fait recruter par un pasteur. Pendant ce temps à Paris, Innocent, l'aventureux coiffeur, découvre que l'homosexualité n'est peut-être pas aussi bien acceptée en France qu'il l'espérait.
Encore une fois, je suis sous le charme de l'univers d'Aya, d'autant plus que dans ce tome, Marguerite Abouet se permet d'apporter un regard critique à notre façon de vivre à nous, nous les français "de pure souche".
Ce point-là m'a beaucoup plu et ne m'a pas du tout dérangée. Quand Inno débarque d'Afrique, il est totalement perdu à Paris et doit changer totalement de façon de vivre : je ne peux donc que comprendre qu'il ai certaines incompréhension face à certains points de notre façon de vivre. Je pense notamment à sa façon d'aborder la famille. Même si l'exemple français choisi est un cas à part et - du moins je l'espère - plutôt rare, il n'empêche pas que ses réflexions sont à des années lumières des miennes sur ce qu'il a pu voir et comprendre !
Dans ce tome, j'ai également beaucoup apprécié le changement régulier de narrateur qui confère une grande dynamique à l'histoire : sans sauter du coq à l'âne, on navigue sur plusieurs fronts et, fatalement, l'on ne s'ennuie pas.
Les différentes histoires sont dans la parfaite continuité du tome précédent ce que je trouve très agréable même si, personnellement, j'aurais apprécié avoir une intrigue supplémentaire différente de celles proposées dans le tome précédent. Cela dit, à deux tomes de la fin, je comprends ce choix.
De même, j'aurais bien aimé voir Aya un peu plus, tout comme j'aurais aimé savoir ce qu'elle compte faire pour son professeur... J'imagine que j'aurais la réponse dans le tome suivant !
Encore une fois, j'ai apprécié l'humour des situations et leur crédibilité. J'aime le fait de pouvoir m'imaginer que tout cela est vrai en lisant cette bande dessinée. Même si parfois ça pourrait sembler assez improbable rien ne me permet de penser que ça ne pourrait jamais se produit.
Sans compter que j'apprécie beaucoup les dessins de Clément Oubrerie. J'apprécie leur simplicité et leurs couleurs chatoyantes.
Aya de Yopougon est une très belle bande dessinée à découvrir.
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