Louisa
Le Club des Gouvernantes, tome 4
Ellie MACDONALD
Harlequin (Victoria) - 2018
ebook (epub) - 327 pages
"Si vous acceptez de m'héberger, je ferai tout ce que vous me demanderez."
Jamais Louisa n'aurait pensé prononcer ces mots un jour. Mais aujourd'hui, seule et en fuite, elle n'a pas le choix : l'auberge miteuse du Beefy Buzzard est le seul endroit où elle peut espérer échapper aux autorités, depuis qu'elle a laissé pour mort l'odieux Lord Daleigh qui tentait d'abuser d'elle. John, le séduisant aubergiste, a justement besoin d'aide pour tenir son établissement. Il offre donc à Louisa de travailler pour lui en échange du gîte et du couvert. La tâche paraît ardue, mais Louis accepte malgré tout, loin de s'imaginer que cette expérience va bouleverser sa vie…
Quatre gouvernantes font un pacte pour gagner leur indépendance, avant que l'amour ne s'en mêle…
J'avais déjà eu l'occasion de lire un ou deux titres de cette série et en garde plutôt un bon souvenir. Comme vous le savez, la romance historique n'est pas toujours ma tasse de thé tant je trouve que ces histoires ont souvent des facettes un peu niaises et pas toujours très crédibles, notamment concernant la sensualité mise en scène par rapport à l'idée que je me fais de l'éducation des jeunes femmes (notamment de bonnes familles) de l'époque.
C'est donc sans grande appréhension que je me suis plongée dans ce quatrième tome. Cela dit, j'ai un peu regretté que ma précédente lecture de la série remonte aussi loin, ne me souvenant pas du tout de ce qu'il s'était passé dans les tomes précédents. En soit, Louisa peut se lire indépendamment mais les références au Club des Gouvernantes étant peu détaillées, j'ai trouvé cela aussi mystérieux que flou, d'autant plus que la jeune femme est totalement isolée de ses amies découvertes dans les tomes précédents.
L'intrigue de fond est plutôt originale avec la fuite de Louisa pour se sauver d'un passé turbulent dont elle pourrait souffrir et qui tente régulièrement de la rattraper. J'ai bien aimé cette intrigue même si la conclusion la fait finalement sonner assez vide. Certes, cela est plutôt annonciateur de bonnes nouvelles pour Louisa mais cela donne une saveur un peu vaine aux années qui viennent de s'écouler. Pour le coup, j'ai trouvé les derniers rebondissements bien trop rapides par rapport au reste de l'histoire et ai râlé face au comportement directif des hommes du passé de Louisa. C'est toujours compliqué de se dire que, il n'y a pas si longtemps, une femme était toujours placée sous l'autorité d'un père, d'un frère ou d'un mari.
Cela dit, j'ai aimé la manière dont cette fuite lui permet de s'installer à l'auberge aux côtés de John. Cela m'a beaucoup amusée de la voir prendre le lead et monter une stratégie commerciale pour rendre le lieu plus prospère. J'ai trouvé assez intéressant la manière dont Louisa se rapproche de John, tout en sensualité et en incompréhensions. Je suis restée insensible aux nombreuses scènes de sexe, trop répétitives à mon goût et sans doute peu réalistes au vu des mœurs de l'époque. Je pense que, encore plus dans le monde bourgeois de Louisa que dans le mien, on apprenait à se connaître avant de coucher ensemble. De même, j'ai été assez gênée de la manière dont elle organise ses rendez-vous avec John : c'est bien tout sauf sexy !
Louisa m'a davantage amusée que plu. Si je ne l'ai pas trouvée spécialement sympathique, j'ai bien aimé la poigne dont elle fait preuve face à John pour le bien de l'auberge. Elle ne manque ni de caractère, ni de toupet et c'est aussi chouette à voir que (parfois) ridicule. J'ai aimé sa détermination sans limite et sa capacité à se renouveler dès que cela s'avère nécessaire.
John m'a davantage plu grâce à ses allures d'ours cachant un chamallow. J'ai bien aimé ses valeurs, notamment familiale, et ce que cela signifie pour lui de se lier à Louisa. Dans un certain sens, je ne pense pas que cela soit très crédible mais il est clair que ça a fait mouche pendant ma lecture.
J'ai apprécié retrouver l'écriture douce et dynamique de Ellie MACDONALD. Il n'y a pas de temps mort dans son histoire ce qui nous permet d'avancer à bon rythme. Si c'est fluide et facile à comprendre, j'ai trouvé dommage qu'elle n'explicite pas davantage les références aux précédents tomes, soit par un mémo, soit par des descriptions plus détaillées au sein-même de son histoire. Si cela n'a pas freiné mon intérêt pour Louisa, j'ai été un peu frustrée de ne plus savoir réellement à quoi l'héroïne faisait référence.
Une lecture agréable.
[les +] Une héroïne innovante, un John touchant.
[les -] Des liens envers les tomes précédents sans explications claires.
Lu dans le cadre de :
Service presse - Harlequin (Netgalley)
Challenge Bookineurs en Couleurs #5.8 : BEIGE & MARRON
Du même auteur :
■ Le club des gouvernantes ♦ tome 3 : Sara