Fuck Me Or Love ME!
Orlane PEGGY
Harlequin - 2022
Ebook (Epub) - 330 pages
Pas d'attentes, pas de sentiments, juste du plaisir. Voilà le deal que Missy et Matteo ont conclu.
Pour Missy, c'est l'occasion idéale d'apporter un peu de légèreté dans sa vie. Car, depuis sa sortie de cure de désintoxication, elle est obligée d'affronter les conséquences de ses erreurs et de redoubler d'efforts pour obtenir le pardon de ses proches. Alors, ce fuckfriend est le moyen rêvé d'oublier ses problèmes. En plus, aucun risque qu'elle tombe amoureuse d'un artiste fauché !
Pour Matteo, les relations avec les femmes se limitent en général à quelques heures. Ouvrir son cœur, c'est prendre le risque de se le faire piétiner - il a bien retenu la leçon avec son ex. Mais il doit avouer que, malgré ses airs d'héritière de la jeunesse dorée, Missy lui a donné envie de déroger à son habitude des plans d'un soir. Entre eux, c'est intense, électrique… et addictif.
Franchement, je le dis à chaque fois mais je ne suis vraiment pas fan de ce genre de titre assez vulgaire. C'est d'autant plus dommage que l'histoire qui se cache derrière ne l'est pas. Pour le coup, celle-ci m'a plutôt bien surprise : entre ce titre et son résumé assez racoleur, je n'avais pas du tout vu venir l'histoire de Missy et Matteo. L'étonnement est d'autant plus grand que ce roman contient bon nombre d'éléments qui me font habituellement hurler mais qui, pour une fois, sont passés crème.
Pour le coup, même si j'ai passé un bon moment avec ce roman, je ne pense pas pouvoir dire qu'il est très crédible. En effet, il met en scène un environnement que peut d'entre nous ont la chance de connaitre (je parle du milieu aisé et non de la cure de désintoxication bien sûr ;D) et, par extension, j'ai trouvé les descriptions de l'auteure plus rêvées que réalistes. Pour le coup, je ne pense pas que les plus riches de ce monde citent systématiquement les marques qu'ils portent, tant c'est évident qu'ils ne s'habillent ni chez Zara ni chez H&M, ou qu'ils précisent régulièrement qu'ils n'ont - Dieu soit loué - pas de soucis d'argent. Ça m'a semblé too much pour ne pas dire un poil agaçant tant cela n'apporte rien de plus à l'histoire. De même, j'ai été assez insensible aux multiples références culturelles données par les personnages : c'est très cliché et, avec les nouvelles technologies, les études et la culture ne sont plus que l'affaire des personnes ayant des moyens. Cela m'a beaucoup gênée et j'ai trouvé que ces différents éléments donnaient un air arrogant et prétentieux aux personnages.
De même, je n'ai pas trouvé la relation de Missy avec la drogue très crédible : même si la cure a été éprouvante et efficace, la tentation ne semble pas présente du tout dans son quotidien même après l'incident du nouvel an. Quand on sait la lutte permanente que subissent les personnes passées par le même chemin qu'elle et le taux important de rechute, cela manque de crédibilité de voir que c'est un non-combat pour elle. De même, je suis surprise de la liberté que lui laisse son entourage : c'est beau cette confiance qu'ils ont envers Missy mais ça parait un peu étrange.
Par contre, j'ai beaucoup aimé cette petite immersion dans l'art. J'ai trouvé intéressant de suivre Matteo dans la construction de son exposition et découvrir ses différentes toiles ainsi la manière dont ils les a réalisées. Cela dit, j'ai trouvé un peu nul qu'il dise qu'il ne souhaite pas faire passer de message à travers elles : un tableau raconte toujours une histoire ! L'art c'est de l'émotion et l'émotion se cache toujours derrière des souvenirs ou l'espoir… J'ai trouvé ça bizarre de vivre pour l'art et de n'avoir rien à y apporter intellectuellement.
En tout cas, j'ai bien aimé la romance entre Missy et Matteo. Je ne porte pourtant pas une grande affection aux histoires tournant autour d'un coup d'un soir ou d'un sexfriend. Elles ne me touchent pas vraiment et, j'ai l'impression que, quand un one shot devient régulier, l'un des deux a toujours beaucoup à perdre. Mais j'ai trouvé le lien qui les unis plutôt joli et j'ai aimé le voir gagner en force à chaque rencontre. L'amitié et la complicité qui naissent au fur et à mesure que les pages se tournent sont vraiment très touchantes. Par contre, comme vous vous en doutez sûrement, j'ai été moins sensible au mélo' de Matteo qui le fait mal se comporter envers Missy. Je comprend qu'il y a des choses qui nous traumatisent mais ce n'est pas sain de s'enfermer dedans. Clairement, si cela nous dépasse, il faut demander de l'aide : ce n'est pas bon de rester pourrir dans cet état qui entraine des conséquences sur notre entourage.
J'ai également apprécié les intrigues autour de l'amitié des trois filles ainsi que de Raphaella. Je trouve que cela apporte pas mal de sel à l'histoire et nous permet de sortir un peu de la romance. Par contre, un peu plus de crédit aurait pu être donné à la rancœur de Raphaella et a son rapprochement avec Missy.
La conclusion est plutôt mignonne et m'a bien plu. Même si Matteo change de comportement du jour au lendemain, j'ai aimé que son silence dure plusieurs semaines avant qu'il réapparaisse : ça ne laisse certainement pas le temps de faire une thérapie mais prendre le temps de se poser les bonnes questions est déjà un bon début. Par contre, l'épilogue m'a plutôt laissée de marbre : je n'ai pas compris son intérêt si ce n'est de nous expliquer que tout le monde vit désormais en harmonie la plus complète.
Missy m'a bien plu. Pour le coup, je l'ai trouvée très mature pour son très jeune âge. Elle est pétillante, amusante, volontaire. J'ai aimé sa façon de mettre en œuvre tout ce qui est nécessaire pour atteindre ses objectifs, notamment professionnels. Son amitié avec Neva m'a touchée : toutes les deux sont vraiment attachantes et son amie fait preuve de beaucoup de recul sur les choses qui les entourent. Par contre, je trouve que Missy manque de crédibilité dans son rôle d'ancienne junky. Les démons qui accompagnent la dépendance sont tenaces et entêtants et, pour le coup, elle n'a pas l'air particulièrement hantée. Pas du tout même…
En fait, c'est Matteo qui a l'air le plus torturé. Le jeune homme a un charme indéniable mais, personnellement, la noirceur qui l'entoure me jette un froid : ce n'est pas en faisant du mal aux autres que l'on est attirant à mes yeux.
J'ai trouvé très agréable de me replonger dans l'univers d'Orlane PEGGY dont je garde un bon souvenir de ma précédente lecture - My Fucking Boss. J'aime toujours autant son humour et son écriture fluide et agréable. Par contre, je dois dire que je l'ai trouvée plus crédible dans le précédent bouquin que dans celui-ci, notamment en ce qui concerne la psychologie des personnages et le monde trop cliché dans lequel ils évoluent. J'espère également qu'elle sortira un jour un livre sans un fuck dans le tire --'
Une lecture plutôt agréable.
[les +] De l'humour, un environnement atypique, des personnages attachants.
[les -] Beaucoup de clichés qui jouent sur la crédibilité de l'histoire.
Lu dans le cadre de :
Service presse - Harlequin (Netgalley)
Challenge Netgalley 2022
Challenge Bookineurs en Couleurs #5.7 : VERT
Challenge gourmand #17 : Vanille
Du même auteur :
♦ My fucking boss