Je continue avec les derniers séries vues à travers une sélection plus dramatique, autour de l'adolescence et de destinées compliquées.
UNORTHODOX, saison 1
Anna WINGER - 2020 [terminée] ★★★★★
Issue d'une famille juive ultra-orthodoxe, Esther décide de fuir à Berlin pour échapper à un mariage forcé et avoir sa liberté.
C'est en préparant cette chronique que j'apprends que cette mini-série (quatre épisodes de 50 minutes) était tirée d'un bouquin Unorthodox : Comment j'ai fait scandale en rejetant mes origines hassidiques de Déborah FELDMAN. Autant dire que je ne l'ai pas lu et que mon avis sur la série n'est donc pas du tout orienté.
J'ai vraiment passé un très bon moment en découvrant les aventures d'Esther même si cela m'a parfois mise très mal à l'aise. Les scènes ne sont pas insoutenables mais c'est davantage ce qu'elles cachent qui m'a gênée : ce mariage forcé - même si Moische est plutôt gentil et touchant - cache des choses par très jolies. Clairement, au vu des enjeux religieux, c'est difficile à critiquer mais la jeune femme que je suis à du mal à comprendre comment l'on puisse imposer cela à quelqu'un que l'on aime.
Du coup, j'ai pris beaucoup de plaisir à voir Esther se reconstruire à Berlin, se faire des amis, découvrir un autre mode de vie et renouer avec sa mère. Toutes les deux ont visiblement du mal à se comprendre mais elles sont touchantes à essayer de s'apprivoiser.
De même, j'ai trouvé assez révoltant la façon dont Moische et Yanky sautent dans le premier avion pour tenter de ramener Esther au domicile. Je comprends l'importance de l'honneur dans cette communauté mais j'ai trouvé ça très stressant et angoissant. Ils n'y vont pas de main morte (surtout Yanky) et ça m'a, une fois de plus, mise mal à l'aise de voir la jeune femme davantage considérée comme un objet que comme une personne libre de ses choix.
Concrètement, les différences ne s'apréhendent pas à travers une série aussi courte mais j'ai apprécié en apprendre davantage sur la communauté hassidique et voir que chacun peut encore changer. C'est sûr, ça prend du temps, mais ça vaut le coup de garder espoir.
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BABY, saisons 1-3
Antonio LE FOSSE, Giacomo MAZZARIOL, Marco RASPANTI, Romolo RE SALVADOR & Eleonora TRUCCHI - 2018-2020 [terminée] ★★★★★
Des adolescents du quartier de Pariolo, à Rome, sont en quête d'identité et d'indépendance. Sur fond d'amours interdits, de pressions familiales et de secrets partagés, ils défient la société. trouveront-ils l'amour dont ils ont tellement besoin ?
Comme précédemment, c'est encore une fois au moment d'écrire ma chronique que je découvre que l'histoire de cette série découle d'un fait divers arrivé il y a quelques années à Rome. D'un autre côté, cela ne m'étonne guère : j'imagine que plusieurs adolescentes ont une histoire similaire à celle de Chiara et Ludo.
Pour tout dire, je me suis un peu lancée au hasard dans cette série : il me semble qu'une de mes amies m'avait dit la regarder il y a quelques années et quand je suis tombée dessus sur Netflix au cours d'un zappage (j'aime bien regarder dans l'onglet "Titres similaires" des séries appréciées), je me suis lancée. Franchement, j'ai regardé les trois saisons (6 épisodes de 40 minutes par saison) en à peine une semaine et ai vraiment été happée par cette histoire.
J'ai été agréablement surprise par le fait que les trois saisons se suivent bien et ne perdent pas en saveur : tout est vraiment logique et suit une ligne quasi-tracée d'avance. La tombée des filles dans la prostitution, le chantage et les révélations puis le procès… Je dois dire que j'ai beaucoup aimé l'image plutôt neutre qui est donnée de la prostitution : il n'y a pas de jugement de valeur des filles et la série met clairement en avant le choix qu'elles font et leur libre arbitre. Alors, certes, on n'est pas obligé d'approuver mais c'est à nous de nous faire notre propre opinion.
J'ai trouvé Ludo très touchante : on sent que la jeune fille est particulièrement fragile et qu'elle se retrouve piégée tout en y trouvant tout de même son compte. J'ai apprécié la relation pleine d'amour avec sa maman malgré des échanges plutôt difficiles. Chiara m'a moins touchée bien qu'elle soit davantage mise en avant : on a moins accès à ses pensées, elle a un comportement plus distant… J'ai eu moins de choses auxquelles me raccrocher pour me trouver des points communs avec elle.
Les personnages secondaires m'ont également plu, notamment Fabio. J'ai apprécié le voir prendre suffisamment confiance en lui pour assumer son homosexualité et enfin se donner le droit d'être heureux et de vivre comme il le souhaite : c'est assez chouette de le voir s'opposer à son père et celui-ci le laisser être heureux de la manière dont il le souhaite. Damiano m'a également touchée : il joue les dur mais on a envie de le protéger. On sent qu'il a fait beaucoup de bêtises mais qu'il les a faites en voulant prendre soin de son entourage. J'ai aimé sa relation avec Chiara même si je leur aurais souhaité une autre fin.
J'ai trouvé la fin très juste bien que ce n'est pas ce que j'avais souhaité. C'est difficile de savoir si les personnages - et notamment Chiara - vont réussir à être heureux mais les voir se reconstruire progressivement est plutôt chouette.
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MES PREMIÈRES FOIS, saison 1
Mindy KALING & Lang FISHER - 2020 [en cours] ★★★★★
Après une année traumatisante, une ado indo-américaine intello transparente décide de devenir hyper populaire. Mais rien, ni personne, ne lui facilite la tâche.
Cette série dénote assez vis-à-vis des autres présentées. Clairement, elle joue sur le ton des comédies dramatiques et est donc un chouille moins sérieuse que les autres.
Comme précédemment, je me suis lancée dedans en tombant à plusieurs reprises sur elle dans les "titres similaires" sur Netflix et en voyant qu'il n'y avait qu'une seule saison de 10 épisodes de 30 minutes, je me suis laissée tenter. Franchement, je ne l'ai pas autant apprécié que ce à quoi je m'attendais.
En fait, je n'ai pas trouvé Devi -l'héroïne - particulièrement attachante. Elle a un côté parfois hystérique qui m'a assez déplu. Je sais que l'adolescence n'est pas un moment facile, surtout quand, comme elle, la vie a été assez difficile mais il faut vraiment qu'elle apprenne à gérer sa colère et à considérer les autres. Devi n'est pas quelqu'un sur qui l'on peut compter et cela me déçoit tant ce n'est pas dans mes valeurs.
Cela dit, j'ai bien aimé les personnages secondaires notamment Fabiola et Eleanor - les meilleures amies de Devi - qui affrontent également des moments pas faciles. J'ai beaucoup aimé le fait que leur histoire soit l'occasion de parler d'homosexualité ou encore du manque d'un parent. Paxton m'a également plu : il se pourrait bien que le beau-gosse de l'histoire soit bien davantage que cela. Sans compter que sa soeur apporte une touche d'originalité et d'acceptation de l'autre. Kamala - la cousine - m'a également touchée tant elle se débat entre qui elle a envie d'être et qui ont lui demande d'être.
J'ai été un peu déçue de la fin de cette première saison. Je pense que c'est notamment dû au fait que j'aime bien Paxton et qu'on le laisse dans une posture a priori décevante. Par contre, j'ai aimé la conclusion familiale plutôt touchante.
Tout de suite, je n'ai pas vraiment envie de regarder la deuxième saison quand elle sortira mais, d'un autre côté, je suis curieuse de savoir ce qu'il va se passer avec Paxton par la suite.
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13 REASONS WHY, saisons 1-4
Brian YORKEY - 2017-2020 [terminée] ★★★★★
Clay Jensen découvre sous son porche au retour du lycée une mystérieuse boîte portant son nom. À l'intérieur, des cassettes enregistrées par Hannah Baker, une camarade de classe qui a disparu tragiquement deux semaines auparavant. Les enregistrements révèlent que la jeune fille, dont il était amoureux, a décidé de mettre fin à ses jours pour treize raisons. Clay est-il l'une de ces raisons ?
Autant j'avais adoré la première saison, autant je suis presque soulagée aujourd'hui que la série se termine : je trouve que le filon a été bien trop exploité et que les dernières saisons perdent en qualité et en crédibilité. En fait, l'idée de base des cassettes d'Hannah était tellement prenante que ça aurait pu s'arrêter là bien qu'il soit logique de continuer sur son procès (saison 2), puis sur la disparition de Bryce (saison 3) et de fouiller une nouvelle fois dans la m**de pour trouver la vérité (saison 4).
Plus on avance dans la série et moins je trouve la bande de copains sympathiques : ils cachent beaucoup trop de choses pour le rester à mes yeux. Cela dit, je trouve leur solidarité impressionnante tout comme leur loyauté les uns envers les autres. Sans compter que, plus les épisodes avancent et plus l'on sent Clay perdre pied et mettre un pied dans une sorte de folie… Pour le coup, c'est crédible, mais c'est assez insupportable de voir ça arriver à l'un des personnages les plus sympathique de l'histoire.
Je ne sais pas trop quoi penser de la conclusion, ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. Elle est dans la lignée de ce qu'il s'est passé précédemment et laisse place à beaucoup d'émotion. Le dernier épisode est vraiment long (1h30) mais clairement, ce n'est pas trop au vu de tout ce qu'il s'y passe. Il m'a étonnée, m'a rendue un peu triste et m'a fait pleurer, mais j'ai beaucoup aimé la dernière image pleine d'espoir pour l'avenir. Ce qui est sûr, c'est qu'il y a trop de morts dans cette série, beaucoup trop pour que ce soit crédible...
L'été dernier, au cours d'un voyage à Londres avec la petite soeur, j'ai eu l'occasion de lire le livre éponyme de Jay ASHER en VO et me suis rendu compte - sans surprise - qu'il ne retraçait que l'histoire de la première saison : encore quelque chose qui me dit qu'il faut savoir s'arrêter à temps ;)
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LE JEU DE LA DAME, saison 1
Scott FRANCK & Allan SCOTT - 2020 [terminée] ★★★★★
En pleine Guerre froide, une orpheline lutte contre ses problèmes de dépendance lors de sa quête pour devenir la plus grande joueuse d'échecs au monde.
À force d'en entendre parler en bien avec Timothée, on s'est laissés tenter par cette série aussi courte (7 épisodes de 1 heure) que prenante. Dès le premier épisode, l'atmosphère prenante m'a conquise et m'a donné envie d'en apprendre plus sur Beth que j'ai apprécié apprendre à découvrir à travers son enfance et son adolescence.
Même si elle n'est pas particulièrement sympathique, j'ai trouvé la jeune femme très touchante. J'aime son côté volontaire et la façon dont elle met toutes les chances de son côté. De même, malgré son statut de jeune prodigue des échecs, j'ai apprécié la voir perdre à plusieurs reprises et ai parfois souris devant le fait qu'elle soit, incontestablement, une mauvaise perdante.
J'ai trouvé intéressant la manière dont sont abordées les addictions dans cette série. On les voit s'installer insidieusement sans que l'on puisse y faire grand chose. Cela m'a parfois mise assez mal à l'aise mais je crois que c'est surtout parce que tout semble vraiment crédible.
J'ai aimé la fin, elle est vraiment belle. Non parce qu'il se passe les choses que l'on espérait mais surtout par les jolies valeurs qu'elle montre d'unité face à l'adversité. J'ai été touchée par l'amitié entre ces joueurs d'échecs, leur détermination et le fair-play dont ils font tous preuve. J'aurai bien aimé que la série prenne un tournant plus sentimental (#teamtawnes [ok, il est peut-être gay, mais bon…]) mais je pense que c'est aussi cette sobriété dans ce domaine qui fait la réussite de Le jeu de la dame.
Honnêtement, les échecs, ce n'est pas mon truc. Je n'y ai absolument jamais rien compris et ne cherche pas à y comprendre quelque chose un jour. Je trouve ça affreusement prise de tête mais je crois que c'est surtout dû au fait que les personnes qui ont essayé de me les apprendre ont la logique et le côté mathématiques nécessaire aux grands joueurs. Cela dit, malgré tous les a priori que j'ai sur ce jeu, j'ai trouvé Le jeu de la dame particulièrement prenant et divertissant. Pour le coup, je regrette qu'il n'y ai pas de suite prévue et lirais avec plaisir le bouquin éponyme de Walter TEVIS dont elle est tirée.