Les morsures de l’ombre
Karine GIEBEL
Fleuve noir – 2007
294 pages
Elle est belle, attirante, disponible. Il n’a pas hésité à la suivre pour prendre un dernier verre. A présent il est seul, dans une cave, enfermé dans une cage. Isolé. Sa seule compagnie ? Sa séductrice et son bourreau. Et elle a décidé de faire durer son plaisir très longtemps ? De le faire souffrir lentement. Pourquoi lui ? Dans ce bras de fer rien n’est dû au hasard. Et la frontière entre tortionnaire et victime est bien mince…
En retournant à la bibliothèque à la quête d’un nouveau livre TOEIC (#objectifdelannée), j’avais l’espoir de découvrir un nouveau Karine Giebel que nous n’aurions pas déjà lu… Et j’ai eu raison ! Trois minutes plus tard, Les morsures de l’ombre rejoignait mon sac à emprunts !
J’ai beaucoup aimé ce roman, aussi froid que terrifiant. Cette histoire est difficile parce qu’avec elle, on ne sait pas à quoi se raccrocher. Tout au long de celle-ci, on se demande ce qu’a pu faire Benoît pour se retrouver dans cette situation désespérée puisque, apparemment, il n’est pas coupable de ce qu’on l’accuse.
J’ai beaucoup aimé le fait que l’on passe quasiment autant de temps dans la cave avec Benoît qu’avec les policiers – collègues de Benoît – au commissariat ce qui nous permet de suivre l’enquête et ses jolis secrets de famille en même temps. C’est assez frustrant, par la même occasion, de voir le temps s’écouler aussi vite alors que l’enquête piétine : il faut dire qu’on rentre pleinement dans l’histoire et que l’ambiance lourde et stressante y joue beaucoup.
Le dénouement m’a beaucoup plu notamment par son côté inattendu. Il est difficile de s’imaginer que l’histoire puisse se terminer ainsi… Techniquement, ça ne finit ni bien ni mal et la dernière image que l’on a est juste terrible, tout comme cette impression d’injustice même si l’on peut globalement parier que le coupable ne recommencera probablement plus jamais.
Benoît est un personnage particulier, d’une crédibilité criante. Il ne nous est pas forcément sympathique de par ses vices et son métier de flic mais il a le mérite d’avoir ses défauts qui le rendent vraiment humain. Sa manie de courir les jupons m’a beaucoup agacée, surtout à l’entendre dire qu’il aime vraiment sa femme : pour moi, c’est difficilement compatible. Quand on aime quelqu’un, on le respecte et quand on respecte quelqu’un, on ne le trompe pas.
Lydia, malgré son rôle de méchante dans ce livre est plutôt attachante. On sent tout de suite ses faiblesses et ses failles… On voit tout de suite qu’elle est malade et que quelqu’un la manipule, mais qui ?
Encore une fois, Karine Giebel a écrit un grand roman, plein de suspense. Une fois cette histoire commencée, il est vraiment difficile de s’en détacher tant la tension est grande et l’histoire prenante. J’ai vraiment suivi cette histoire avec plaisir et sa crédibilité m’a glacée le sang : je ne doute aucunement qu’une telle histoire puisse être vraie et qu’il est possible que certaines personnes « de confiance » abusent de celle-ci pour manipuler certaines personnes malades…
Une belle découverte.
[les +] Du suspense, crédible.
[les - ] …
Lu dans le cadre de :
Challenge Lire Sous la Contrainte #29 : Méchants
Du même auteur :
♦ Juste une ombre ♦ Purgatoire des innocents ♦ Satan était un ange