Soleil noir
Christophe SEMONT
Critic - 2015
265 pages
Promu sergent dans le nord de l'Argentine, Esteban Pantoja s’apprête à fêter son avancement en compagnie de sa femme et de sa fille. Pour eux, ce soir-là, tout va basculer… Adela est serveuse dans un bar de nuit de La Paz. Un boulot comme un autre, en attendant mieux. Depuis quelques mois, elle se bat contre des visions qui la hantent jour et nuit. Ils s’appellent Sergio, Kamila, Federico et Diego. Ils sont jeunes, ils ont la vie devant eux. La vie… et un énorme conteneur, abandonné au cœur de la jungle.
Rien ne les vouait à se rencontrer.
Et pourtant, leurs destins sont liés. Tous vont être les témoins de la folie d’un homme. Car au plus profond de la forêt amazonienne, tapi dans son antre, un serpent attend son heure…
J'ai été très étonnée quand les éditions Critic m'ont proposé de découvrir ce livre : bien que j'apprécie leur univers (#poucelevé pour Le sable de sang) et que j'avais adoré les nouvelles de Chistophe Sémont découvertes via les éditions House Made of Dawn (La malédiction de Chango et La nina blanca), je n'avais encore jamais été en contact avec eux... Bref, je les remercie de tout coeur pour m'avoir envoyé ce roman que j'ai beaucoup apprécié !
J'ai aimé voyager de nouveau en Amérique du Sud aux côtés de Christophe Sémont : l'auteur est vraiment un guide hors-pair qui semble connaître ces pays, leurs coutumes et leurs habitants sur le bout des doigts. Avec lui, on entre tout de suite dans une atmosphère moite et dangereuse : rien ne s'est encore produit que l'on est déjà sur le qui-vive !
L'histoire m'a beaucoup plu : jusqu'à la fin, on ignore totalement ce qui se passe en réalité. Personnellement, les pistes que j'avais échafaudées étaient loin de la vérité même si de bons indices sont fournis tout au long du roman... J'ai beaucoup aimé ce mystère dense créé par différents évènements tous plus horribles les uns que les autres.
Le grand final m'a également beaucoup plu : il est assez grandiose et nous mène sur des chemins que l'on préfère habituellement éviter. Personnellement, j'aime beaucoup ce genre de fin que je trouve très crédible : ce n'est pas forcément ce que l'on a envie de lire mais ça ressemble davantage à la vie. La conclusion est aussi belle que perturbante : je m'en doutais mais ça m'a tout de même mise mal à l'aise.
Les différents personnages sont intéressants mais pas forcément sympathique : ils ont globalement tous ce côté torturé et blasé de la vie. On sent qu'ils sont en pleine détresse psychologique et tout près du gouffre alors, même si Esteban met toute la volonté du monde pour retrouver les meurtriers de sa famille, il n'en reste pas moins en deuil.
Personnellement, j'apprécie assez ce genre de personnage mais ça ne facilite pas notre identification personnelle avec eux... Après, il est vrai aussi que Soleil noir reste un roman très court, écrit presque comme une nouvelle, ce qui permet d'avoir ce genre de personnage sans créer trop de distance avec les lecteurs.
J'étais assez curieuse de découvrir l'univers de Christophe Sémont en "roman" : les bons nouvellistes ne font pas forcément de bons romanciers et, du coup, je n'étais pas totalement sereine avant de me lancer dans cette lecture. Me voici donc rassurée ! J'ai passé un excellent moment avec Soleil noir : l'écriture de l'auteur est dynamique, sombre et pleine d'assurance. Encore une fois, je me suis laissée guidée par ses mots et ai vraiment profité de son histoire.
Un roman surprenant et sombre.
[les +] Une histoire suprenante, sombre, bien écrite qui nous emmène au coeur de l'Amérique du Sud.
[les -] Des personnages auxquels il est difficile de s'identifier (bien que ce ne sont pas gênant dans ce genre de roman).
Lu dans le cadre :