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17 mai 2024 5 17 /05 /mai /2024 05:00

 

 

 

 

 

 

Je sais que tu te souviens
Jennifer DONALDSON

Hugo (New Way) - 2019
311 pages
 

 

 

 

 

 

 

 

Quand sa meilleure amie disparaît lors d'une soirée, Ruthie va mener l'enquête pour la retrouver.

Après trois longues années passées à la ville, Ruthie Hayden retrouve son village natal d'Alaska pour apprendre la terrible nouvelle... Zahra était sa meilleure amie quand elles étaient enfants - la seule personne qui la comprenait vraiment. Elle se fait alors une promesse : mettre tout en oeuvre pour la retrouver.

Zahra s'est échappée d'une soirée quelques jours à peine avant le retour de Ruthie. On ne l'a jamais revue. Mais sa nouvelle amie Tabitha n'a pas l'air tant dévastée par la nouvelle. Aurait-elle quelque chose à se reprocher ? Et Ben, son petit ami ? Il est très énervé d'avoir appris qu'elle avait un autre prétendant depuis quelques mois. Son grand-père, le pasteur du village, semble désapprouver un peu trop fortement les mœurs de sa petite fille. Quant aux gens du coin, la disparition d'une jeune fille noire semble être le scenario parfait pour les pires ragots.

Alors qu'elle rassemble les pièces du puzzle, Zahra plonge de plus en plus profond dans l'intimité de son amie. Elle va découvrir que certaines révélations sont plus dangereuses qu'on ne pourrait le croire...

 

 

Quand j'ai tiré au sort Je sais que tu te souviens de ma Red Book Jar pour la session rouge du Challenge Bookineurs en Couleurs, j'ai été ravie : l'année dernière, j'ai trouvé pas mal de livres de la collection New Way des Editions Hugo : ces histoires ont l'air particulièrement engagées et j'avais donc vraiment hâte de trouver un prétexte pour les lire. Bon, il n'y a pas de message militant frontal derrière Je sais que tu te souviens mais ce roman m'a beaucoup plu et il a une saveur aussi particulière qu'originale.

 

Jusqu'à présent, je n'ai pas souvenir d'avoir eu l'occasion de lire de thriller jeunesse et ne savais donc pas vraiment à quoi m'attendre en commençant ce roman. Chaque genre à ses codes tenant compte de son public et j'ai eu l'impression de me lancer un peu dans l'inconnu avec Je sais que tu te souviens. La sensation de découvrir quelque chose de nouveau est toujours agréable et, il est vrai que ce roman place la barre particulièrement haute. 

J'ai trouvé l'ambiance du livre particulièrement forte et prenante, un peu comme si une chappe de plomb nous tombait dessus à notre arrivée en Alaska. Même si, concrètement, il ne s'y passe rien de foncièrement effrayant, l'ambiance générale est lourde et inquiétante. Tant mieux pour moi qui stresse pour un rien maintenant que je vis à nouveau toute seule (chacun ses démons). En effet, tout le côté angoissant du roman se joue dans les hypothèses que formule Ruthie et qui se déroulent dans notre tête, tant, dans les faits, c'est le calme plat dans la petite ville. Cela ne m'a donc pas perturbée plus que ça, tant le roman est relativement court et a donc été lu sur une journée.

J'ai aimé le fait que de nombreux thèmes de société soient abordés dans ce roman, de manière un peu détournée. Ce n'est pas une critique directe mais clairement une excuse pour nous sensibiliser en passant par des faits esquivés. J'ai trouvé cette manière de faire d'autant plus smart qu'elle nous laisse réfléchir et nous faire notre propre opinion en nous les faisant popper tout au long de l'intrigue secondaire sans réellement les développer. C'est clairement planter des graines de réflexion et les laisser maturer en attendant le moment où l'on sera prêt à les exploiter, peut-être au détour d'un autre roman de la collection New Way, qui sait ! ;)

La fin est assez exceptionnelle et c'est clairement ça qui fera que l'on se souvienne longtemps de ce roman. Pour le coup, même si je sentais que je n'avais pas tous les éléments en ma possession pour comprendre ce qu'il s'était réellement passé, je ne m'attendais pas à ce genre de révélation. C'est très très fort ! 

 

Ruthie est un personnage assez déroutant tant elle a un côté impalpable. On a beau suivre cette histoire de son côté, avoir accès à ses questionnements et réflexion, l'on sent qu'il nous manque certains éléments pour tout comprendre de son histoire. Elle est clairement secrète, un peu trop dépendante de Zahra et sa phobie sociale n'aide pas non plus.

Il en va de même du coup pour Zahra que l'on ne découvre que par les souvenirs de Ruthie et par les éléments de son enquête. C'est assez déstabilisant de voir qu'elle a visiblement bien changé aux cours des années écoulées, devenant plus sombre sans que l'on n'en comprenne les raisons.

J'ai également beaucoup apprécié le rôle de chacun des personnages secondaires qui nous donnent une vision plus large et plus complète de ce qui a pu se passer en nous racontant qui est la Zahra d'aujourd'hui.

 

J'ai trouvé l'écriture de Jennifer DONALDSON très agréable à suivre par son dynamisme et sa manière d'avancer pas à pas dans son enquête en nous révélant des indices au fur et à mesure. J'ai aimé la manière dont elle joue avec le mystère et les personnalités de ses personnages pour nous embarquer sur de fausses pistes. Au fond, je suis persuadée que la vérité nous a traversé l'esprit plus d'une fois sans qu'on y accorde de l'importance, tant on était pris par les réflexions de Ruthie et ça, clairement, ça montre toute la force de persuasion de son écriture.

Un thriller jeunesse assez envoûtant et totalement surprenant.

 

[les +] Une fin inattendue, des sujets de société mentionnés l'air de rien.
[les -] Une Ruthie un peu étrange.

 

 

Lu dans le cadre de :

Challenge Bookineurs en Couleurs #6.6 : Rouge

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17 mai 2024 5 17 /05 /mai /2024 05:00

 

 

 

 

 

Hazel
Sarah KOSKIEVIC

Editions de la Martinière - 2023
Ebook (Epub) - 181 pages

 

 

 

 

  

 

Une trentenaire désabusée en proie à des idées sombres traîne son autodestruction et morcelle son intégrité dans ses relations amoureuses. Hazel, c'est son nom, s'automutile et se donne à des hommes le temps d'une nuit, comme de petits abandons volontaires qui la dépossèdent d'elle un peu plus à chaque fois.

Jusqu'au jour où elle rencontre Ian.

L'attraction est immédiate, irrépressible. Au rythme du Paris nocturne et des fumoirs de boîtes de nuit, Hazel et Ian se perdent dans une histoire d'amour vouée à l'échec. Jusqu'à sa fin... inattendue.

 

 

J'étais plutôt contente en tirant au sort Hazel de ma Red Book Jar pour cette session rouge du Challenge Bookineurs en Couleurs. Je l'avais eu dans le cadre du Challenge Netgalley 2023 et n'avais pas encore trouvé l'occasion idéale pour le lire : c'est maintenant chose faite !

 

Impossible pour moi de savoir si la comparaison est fondée ou non, tant cela fait des années que j'ai lu ses romans, mais Hazel m'a, d'une certaine façon, fait penser aux livres de Lolita PILLE que j'avais lu adolescente et dont je ne me souviens plus vraiment des histoires si ce n'est qu'elles mettent en scène une certaine décadence. Ce n'est pourtant pas vraiment le cas d'Hazel et de son ami Romain qui n'ont pas l'air très heureux de brûler leur vie par les deux bouts et semblent avoir un certain penchant pour l'autodestruction. Alors, si je ne me suis pas retrouvée dans leur quotidien, l'ambiance un peu lourde est assez envoûtante : je crois que le "sombre" exerce une attraction sur beaucoup d'entre nous sans pour autant que l'on ose franchir ce genre de ligne. C'est clairement du voyeurisme mais bon... nous sommes humains.

L'intrigue amoureuse est assez basique tant on a tous rencontré des histoires impossibles dans des romans mais aussi dans nos vies. Sans forcément avoir vécu exactement la même situation qu'Hazel et Ian, il est plutôt facile de comprendre l'attachement sans retour d'Hazel et la souffrance que cela lui procure. Dans le cas de la jeune femme, cela prend d'autant plus de proportion qu'elle est clairement instable à la base, mais c'est aussi ce qui rend assez addictif ce bouquin tant on a envie de savoir si elle va gagner la partie ou non.

J'ai été moins sensible à l'intrigue en lien avec Romain qui, à mon sens, s'est vraiment perdu en chemin à tenter de plaire à Hazel en oubliant qui il était. Si ce n'est de nous la présenter par un spectre différent, je n'ai pas toujours compris l'intérêt de ces chapitres pour cette histoire.

La conclusion m'a assez perturbée même si elle offre un joli retournement de situation. Il faut dire aussi que je n'ai pas du tout cerné les motivations d'Hazel quant à cet évènement : impossible pour moi de savoir si elle est honnête ou s'il s'agit d'une vengeance.

 

Hazel a vraiment un truc en plus qui la rend envoûtante. C'est clairement le genre de personne sombre qui dégage tant de lumière que l'on a envie de les côtoyer alors que l'on sait, au fond, que ce n'est pas forcément une bonne chose pour nous. C'est d'autant plus mon cas, qu'elle me donne envie de la sauver, un peu à l'image de Romain... même si j'apprend de plus en plus qu'il ne faut pas (c'est à eux de se sauver eux-même) pour ne pas s'abimer, c'est plus facile à dire qu'à faire.

Romain et Ian ne m'ont pas vraiment charmée tant je ne les ai pas trouvés très honnêtes avec eux-mêmes. Ils essayent de se donner le beau rôle alors qu'ils sont finalement assez à côté de la plaque avec Hazel. Si j'ai tout de suite rangé Ian dans la case des gars qui n'en valent pas la peine, j'ai eu une certaine sympathie pour Romain. Je me dis qu'il pourrait être tellement heureux s'il arrivait à tourner la page sans que cela signifie forcément la fin de son amitié avec elle.

 

C'était la première fois que je lisais un roman de Sarah KOSKIEVIC et j'ai vraiment passé un bon moment avec. J'ai aimé le dynamisme de son histoire et la manière d'aller droit au but. J'ai également apprécié le flou artistique de sa narration, qui ne nous explique pas tout et va parfois un peu trop vite mais qui colle parfaitement à l'univers instable d'Hazel et à ses pensées parfois décousue. C'est entraînant, assez fascinant et quelque fois consternant.

Une lecture intrigante.

 

 

[les +] Fascinant et troublant, des personnages qui ne nous ressemblent pas mais que l'on comprend.

[les -] un flou qui pourra gêner certains lecteurs.

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12 mai 2024 7 12 /05 /mai /2024 05:00


 

 

 

 

  

La Mouflette
Françoise DORIN

France Loisirs - 1994
304 pages

 

 

 

 

 

 

L'histoire est celle d'un ménage à trois : Lui, Elle et l'Autre. L'Autre, c'est la mouflette, un bébé de six mois. Pas le genre "risettes et gazouillis", mais un bébé à problèmes. Un bébé à angoisses. Un bébé tyran, d'une fragilité... herculéenne. Elle s'appelle Ophélie. Elle, c'est la grand-mère d'Ophélie. Pas le genre "Mamy confiture", mais une grand-mère qui voyage, qui travaille, qui sort, qui aime. En vérité, c'est une femme de quarante-trois ans qui a beaucoup de bonheur à rattraper. Et depuis seulement une vingtaine de mois, elle le rattrape avec... "Lui". Lui, c'est "Lui". Pas le genre "gentil et confortable". Sur ses cartes de visite, il s'intitule "Homme libre". Dans la vie, il s'ingénie à l'être et fuit tout ce qui peut entraver son indépendance. En premier lieu, les enfants. Pour Elle et Lui, amants comblés et insouciants, l'Autre a beau être au berceau, c'est quand même l'Autre et sa présence qui entraîne les mêmes conflits que dans la plupart des ménages à trois.

 

 

Encore une fois, c'est grâce à maman et sa volonté de compléter ma PAL rouge avec les livres de leur bibliothèque que je n'aurais pas encore lus, pour cette nouvelle session du Challenge Bookineurs en Couleurs, que je me suis retrouvée avec La Mouflette entre les mains. Du coup, quand j'ai tiré au sort ce livre dans ma Red Book Jar, j'étais plutôt contente : même si j'avais peur que la lecture soit un peu datée (n'ayant pas adhéré au seul autre livre que j'avais lu d'elle), j'étais tout de même contente de savoir que ça faisait un livre supplémentaire à leur rendre (parce qu'au fil des sessions et des saisons, leurs livres s'entassent dans ma bibliothèque !).

 

L'intrigue autour de la petite Ophélie m'a beaucoup plu : je n'ose imaginer le choc que cela doit être de se voir déposer un bébé dont on n'a pas la connaissance tout en apprenant son lien de parenté. Si cela serait un choc pour plus d'un, j'ai trouvé que celui-ci était plutôt bien amorti pour Paule qui n'est pourtant plus en contact avec sa fille depuis des années. Pour le coup, ça ne m'a pas forcément dérangée : quand on est face à une urgence, c'est souvent le pilote automatique qui se met en marche et j'ai trouvé plutôt intéressant la manière dont le lien maternel se fait. La relation entre ces deux-là est plutôt douce dans sa construction même si Ophélie n'a rien du bébé "parfait" tant elle semble souffrir de la situation qu'elle doit peiner à comprendre... Du coup, j'ai trouvé assez moche que les questions que Paule se pose vis-à-vis de sa petite fille découlent plus de sa relation avec Barth que de ce qu'elle veut vraiment.

Franchement, la romance entre Paule et Barth ne m'a pas du tout fait rêvée. Je ne l'ai pas trouvée saine du tout et clairement, ce n'est pas ce dont j'ai envie dans ma vie. J'ai eu l'impression qu'elle était totalement déséquilibrée : que Barth impose, que Paule dispose et que le premier n'est pas du genre à faire des compromis. Machos ou pas, il a tout du grand gamin qui refuse de grandir et qui est habitué à ce que l'on cède à ses caprices. J'ai trouvé son attitude nulle envers Paule : souvent moqueuse, parfois culpabilisante ou provocatrice mais rarement dans l'écoute. Tout va uniquement dans un sens et j'ai trouvé ça particulièrement moche.

En fait, en général et à l'exception de Félix, j'ai trouvé Paule bien mal accompagnée dans la vie. Je n'ai pas l'impression qu'elle puisse compter sur beaucoup de personnes et c'est d'autant plus dommage qu'elle a l'air d'être quelqu'un de fiable et empathique. J'ai été agacée par le fait que beaucoup de ses proches lui dictent ce qu'elle doit faire dans sa vie, servant souvent leurs propres objectifs, sans se soucier de ce qu'elle veut ELLE réellement. 

Du coup, la conclusion ne m'a pas franchement émue. Alors, certes, elle conclue l'histoire comme Paule semblait l'espérer mais, au fond, je ne suis pas certaine que ce soit la meilleure chose que l'on pouvait lui souhaiter. J'espère que les remises en question et compromis de chacun tiendront dans le temps.

 

Paule est un personnage plutôt agréable à suivre même si elle change d'avis assez régulièrement suivant les conseils de chacun. Elle ne m'a pas donné l'impression de savoir s'écouter et, d'une certaine façon, cela m'a incité à la protéger. J'ai été un peu étonnée de sa description physique (une grande liane) à des années lumières de ce que j'imaginais tant elle a tout d'une petite souris qui se fait discrète dans la vraie vie.

Barth m'a profondément déplu : il n'arrive clairement pas à la cheville de Paule et ne la mérite pas. Il m'a agacé par ses caprices, son chantage affectif et ses demi mensonges. Certes, il a vraiment une aura magnétique mais cela ne justifie pas son comportement.

La petite Ophélie est touchante même si elle est continuellement en train de pleurer et qu'elle a besoin d'être rassurée. Je serai curieuse de voir comment elle a grandi quelques années plus tard.

 

Je pense que j'ai davantage accroché à l'écriture de Françoise DORIN dans ce roman que dans En avant toutes ! bien que ce ne soit pas vraiment un style qui me parle. J'ai apprécié son dynamisme et son côté sans détour, mais je préfère des écritures plus douces et moins agressives. Elle va tellement droit au but que, par moment, j'avais l'impression qu'il me manquait des informations pour tout comprendre.

Une histoire qui ne m'a pas fait rêver.

 

 

[les +] Une histoire prenante et dynamique.

[les -] Une romance pas vraiment saine.

 

 

Lu dans le cadre de :

Challenge Bookineurs en Couleurs #6.6 : Rouge

Challenge gourmand #21 : Whisky et Whiskey

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11 mai 2024 6 11 /05 /mai /2024 05:00

 

 

 

 

Le Trône de Jade
Téméraire, tome 2
Naomi NOVIK

 

France Loisirs - 2009

544 pages

  

 

 

 

 

 

 

Lorsque les Anglais ont intercepté un navire français et son précieux chargement, un œuf de dragon, Will Laurence, capitaine de la Royal Navy, est devenu le maître du dragon nouveau-né qu'il a baptisé Téméraire. A présent, l'empereur de Chine vient de découvrir que le dragon Impérial qu'il avait envoyé à Napoléon en guise de cadeau est tombé aux mains des Anglais. Une délégation chinoise en colère réclame l'animal. Laurence refuse de coopérer et de rendre le coéquipier dont il n'imagine pas pouvoir se séparer. Mais devant le risque d'être condamné à mort pour désobéissance, il est bien obligé d'accompagner Téméraire en Asie. Commence alors un long voyage semé d'embûches, de dangers, d'intrigues et de terreurs sans nom, qui ne fera que renforcer l'amitié indéfectible qui lie Will et Téméraire.

 

 

Je me suis mis l'objectif de lire un Téméraire tous les trois livres rouges afin de garder un certain rythme qui me permet de me souvenir de l'histoire sans pour autant faire une overdose avec les sept tomes présents dans ma PAL. Si j'ai beaucoup apprécié le premier, j'avais pourtant avancé doucement dans sa lecture, surement inquiète de l'épaisseur du bouquin et du nombre de tomes qu'il me restait à lire ! C'est donc toujours avec prudence que je me suis lancée dans Le Trône de Jade que, pour le coup, j'ai lu en moins de deux jours (oui, je sais, je suis moins impressionnante que je ne l'ai été ;D).

 

Si j'ai retrouvé avec plaisir Téméraire et Laurence, j'ai trouvé le début du bouquin assez confus : je pensais - à tord - reprendre l'histoire là où elle s'était arrêtée. Si la fin de Les Dragons de sa Majesté nous laissait prévoir l'arrivée des Chinois dans l'équation, je ne pensais pas que le deuxième tome commencerait directement dans l'action et en leur présence. On sent qu'ils sont là depuis quelques semaines et qu'il s'est passé des choses en notre absence et c'est vraiment cette sensation qui m'a un peu perturbée. Je crois qu'en les voyant arriver et en étant là lors des décisions prises conjointement entre les autorités, le début aurait surement été un peu plus agréable pour moi.

Pour le coup, j'ai vraiment apprécié retourner en mer. J'aime ces ambiances de voyage en huis-clos avec le soutien quasi-fraternel d'un équipage, ses moments de partage et les imprévus qui ne sont jamais bien loin. Pour le coup, j'ai trouvé qu'il y avait un petit côté Les Aventuriers de la mer dans ce tome qui m'a beaucoup plu. J'ai également apprécié les moments passés en Chine qui nous présente une autre culture des dragons et ai trouvé intéressante la lueur de rebellion qui s'est allumée dans les yeux de Téméraire. J'ai toujours apprécié les histoires engagées alors si c'est pour les conditions de vie ou de travail des dragons, cela me parle particulièrement. #deformationprofessionnelle

De même, j'ai aimé le fait qu'il y a plus d'actions dans Le Trône de Jade et ce, assez rapidement dans ce tome. Si l'intrigue plus politique est prenante, j'ai apprécié les différentes batailles qu'elles soient dans les airs, dans l'eau ou sur terre. De ce côté-là, c'est assez complet et plaisant à suivre tant elles ne se ressemblent pas. J'ai aimé que ce soit le prétexte pour voler une nouvelle fois avec Lily, Max et les autres dragons de l'escouade.

La conclusion de ce tome est sympathique et promet un autre voyage dans le tome 3 (enfin j'espère !) et j'en ai apprécié les remises en question qu'elle propose. Par contre, j'ai trouvé la résolution de l'intrigue un peu rapide au vu de son déploiement dans ce tome, notamment concernant ses aspects plus politiques.

 

J'ai retrouvé avec plaisir Laurence, assez fidèle à lui-même. J'ai aimé ses petits pics de jalousie qu'il tente de cacher ainsi que son intérêt pour la culture d'autrui : clairement, même s'il est parfois un peu vieux jeu, j'apprécie ses manières de gentleman. C'est intéressant la façon dont il se sert de son vécu sur un bateau et dans les corps aériens pour créer un statut diplomatique sain entre les deux équipages et les Chinois.

Téméraire m'a beaucoup plu dans ce tome tant l'on sent qu'il s'émancipe de plus en plus et s'affirme dans ce qu'il aime. J'ai trouvé amusant de le trouver plus "adolescent", un peu inquiet de ce que vont penser les dragons chinois de lui et à faire les yeux doux à une certaine dragonne.

 

Si j'ai lu plus rapidement ce tome, je ne saurais dire si je l'ai préféré ou non au précédent. J'ai cependant apprécié la narration plus dynamique et combative, moins centrée sur l'introspection de Laurence. Le ton est plus énergique, plus combatif tout en laissant une jolie place au voyage et à son côté parfois contemplatif. Naomi NOVIK a une écriture plutôt versatile et c'est très agréable de la voir s'adapter au rythme de ses histoires.

Curieuse de découvrir la suite.

 

 

[les +] Une ambiance voyage, des batailles, de la curiosité.

[les -] Un début perturbant.

 

 

Du même auteur : 

 Téméraire  tome 1 : Les Dragons de sa Majesté

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9 mai 2024 4 09 /05 /mai /2024 05:00

 

 

 

 

 

 

 

Comptine des Height
Jean LAHOUGUE

Le Club Express - 1980
325 pages

 

 

 

 

 

 

 

Jeune médecin stagiaire à l'hôpital dirigé par le professeur Foster, le narrateur prépare une thèse sur la vieillesse, ce qui l'amène à passer les fêtes de Noël auprès de Lady Height, dans son superbe domaine de Charlen House isolé sous la neige et les brumes. Parmi les hôtes de la tyrannique infirme se trouvent réunis Lord William son second mari, le baronnet John son fils unique, né d'un premier mariage, fiancé à Cordolia sa belle-fille, mais surtout la mystérieuse Gillian, une cousine éloignée dont le jeune médecin tombe éperdument amoureux. Autres invités : les parents divorcés de Gillian, le commandant Mulligan, Anne et son mari le président Salomon, Michaël Height l'architecte, enfin Richard, un musicien contrefait. Entre les murs hautains et fastueux du château, les fêtes tournent soudain au drame sanglant : les hôtes sont tous assassinés en l'espace de cinq terribles journées. Qui donc peut être l'ange exterminateur et pourquoi a-t-il tué ? Après avoir bouclé le domaine, la police mène l'enquête sur le lieu des crimes. Chaque personnage est suspecté à tour de rôle, et le narrateur lui-même n'échappe pas aux soupçons. 

 

 

Clairement, il ne vaut mieux pas être avec ma maman au moment de constituer sa mini-PAL au début d'une nouvelle session du Challenge Bookineurs en Couleurs : elle adore alors faire le tour de ses bibliothèques pour dénicher des livres de la bonne couleur et augmenter drastiquement le nombre de livres à lire (ou, plutôt à essayer de lire). Quand elle m'a tendu Comptine des Height, je n'ai pas trop su quoi en penser tant rien sur le livre ne donnait d'indices sur le contenu de son histoire...

Cela dit, quand je l'ai tiré au sort de ma Red Book Jar, je n'étais pas ravie ravie : j'avais un peu un mauvais pressentiment concernant mon attrait pour cette histoire emprunté à mon papa, d'autant plus que ce n'était pas tellement son genre habituel de lecture. Cela dit, j'imagine que sa couverture dénuée d'informations y était aussi pour beaucoup : généralement, ça va plutôt de paire avec les bouquins intellos dont seuls les auteurs (et leurs éditeurs - quoique je me demande s'ils ne font pas semblant ;D) comprennent leur contenu.

 

Malheureusement pour moi, l'intuition a été la bonne. Franchement, cela faisait longtemps que j'avais aussi peu adhéré à ce que je lisais. C'est simple, je me suis revue devant Stendhal à préparer mon bac de français : à peine avais-je tourné une page que je ne me souvenais plus ce qu'elle contenait. J'ai vraiment trouvé la narration très pénible.

En soit, l'histoire aurait pu être prenante : l'ambiance huis-clos est plutôt intéressante, surtout avec son petit air désuet d'une autre époque qu'il est étonnamment difficile de situer. Je me suis plu à imaginer tout ce beau monde en tenues du début du XXe siècle mais, en l'absence d'indications temporelles, il est surement plutôt probable que ce soit contemporain à l'écriture du livre et donc aux années 80. 

J'ai trouvé plutôt intéressante la découpe du roman par jour, nous laissant nous demander qui sera la prochaine victime. Pour le coup, j'ai plutôt apprécié les multiples rebondissements liés aux meurtres et aux choses que mettent en place les Height pour se protéger. J'ai trouvé difficile de trouver l'identité du coupable mais c'est surement en lien avec mon désintérêt pour cette histoire. Pour le coup, j'ai trouvé les conclusions plutôt lourdes et répétitives.

 

Le narrateur - impossible de dire s'il a un nom ou pas - ne m'a pas vraiment touchée. Je l'ai trouvé un peu pépère et faussement dégourdi malgré son jeune âge. Clairement, il s'agite plus qu'il n'agit. J'ai eu l'impression qu'il se donnait davantage d'importance qu'il n'en avait réellement dans cette histoire. Pour le coup, je n'ai pas tellement compris l'intérêt de mentionner à plusieurs reprises qu'il est médecin tant cela n'apporte rien à cette intrigue. Si ce n'est que de nous relater les faits de l'intérieur, je l'ai trouvé plutôt inutile et inintéressant.

Les autres personnages ne m'ont fait ni chaud ni froid. Je pense que c'est conjointement dû au huis-clos ainsi qu'à la narration qui les décrit un peu à la façon d'un ouvrage d'anthropologie. Je trouve dommage de ne pas avoir aperçu leur part d'humanité ou quelque chose pour me raccrocher à eux : après tout, c'est ce que je viens chercher dans un livre.

 

Franchement, j'ai trouvé l'écriture de Jean LAHOUGUE particulièrement fastidieuse à suivre : j'ai du mal avec les écritures ampoulées et contemplatives qui me donnent souvent l'impression égocentrée que l'auteur se lit en train d'écrire. Je crois que dans le cadre de Comptine des Height, cette perception est d'autant plus renforcée que le romancier a donné son nom à un personnage et pas n'importe lequel. Outre ce fait, j'ai trouvé que ce genre de narration se mariait peu avec ce type d'histoire : elle l'aplati totalement en atténuant ses rebondissements. Et, plus que tout, j'ai été agacée d'avoir l'impression de relire sans cesse les mêmes choses tant le narrateur revient sur des faits du passé ou laisse la place successivement à des échanges avec d'autres personnages pour redire un peu différemment ce qui a été expliqué dans les dizaines de pages précédentes. 

Personnellement, je n'ai pas du tout compris la comparaison avec Dix petits nègres. Certes, Jean LAHOUGUE mentionne cette histoire et son auteure en préambule mais, à part le huis-clos et le nombre de meurtre, tout éloigne ces deux histoires au niveau de l'écriture : clairement, je ne pense pas que les amateurs du style direct et dynamique d'Agatha CHRISTIE retrouveront ce qui leur plaît tant dans Comptine des Height.

Je passe mon chemin.

 

 

[les +] Une intrigue intéressante

[les -] Une narration lourde, plate et ampoulée

 

 

Lu dans le cadre de :

  
Challenge Bookineurs en Couleurs #6.6 : Rouge

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Bienvenue & Bonne visite !

 

Lunazione : n.f. (italien)
Intervalle de temps entre deux retours consécutifs de la lune à la même phase.
Soit 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2.8 secondes.



Tous les textes et chroniques publiés sont écrits par moi-même sauf indications contraires.
Merci de me prévenir et de mettre un lien vers mon blog si jamais vous souhaitez utiliser l'un de mes textes, même court.



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Bonne visite !

Luna.

 

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